Attaque chimique présumée en Syrie : l'OIAC entame son enquête dimanche à Douma

L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) devra débuter ce dimanche son enquête sur la  présumée attaque chimique dans la ville de Douma, près de Damas, a indiqué le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Ayman Soussane.

«La mission d'enquête est arrivée hier (samedi) à Damas et il est prévu qu'elle se dirige aujourd'hui (dimanche) à Douma pour entamer son travail», a souligné Ayman Soussane.

Cette déclaration intervient au lendemain de l'annonce par le gouvernement syrien de la reprise de la Ghouta orientale près de Damas après l'évacuation des derniers terroristes de la ville de Douma, a rapporté l'agence de presse syrienne «SANA».

«Nous laisserons l'équipe faire son travail de manière professionnelle, objective, impartiale et loin de toute pression (de la part des autorités). Les résultats de l'enquête infirmeront les allégations mensongères» contre Damas, a ajouté le vice-ministre syrien des Affaires étrangères.

Samedi, l'OIAC, basée à La Haye, a affirmé poursuivre sa mission d'enquête sur l'attaque chimique présumée de Douma malgré les frappes aériennes des Etats-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne.

«L'équipe d'enquêteurs de l'OIAC va continuer son déploiement» en Syrie «afin d'établir les faits relatifs aux allégations d'utilisation d'armes chimiques à Douma», avait déclaré l'organisation dans un communiqué.

Un responsable de l'institution de recherche scientifique syrienne qui a été frappée par un missile lors des frappes américaines a démenti que l'installation était en possession d'armes chimiques, affirmant que l'OIAC a inspecté ce centre en 2013.

«L'OIAC a visité ce bâtiment de 2013 jusqu'à récemment et y a procédé à des inspections,» a souligné aux journalistes, le directeur de l'Institut pour le développement des produits pharmaceutiques et chimiques, Saeed Saeed, après la frappe qui a détruit le bâtiment.

«Le bâtiment était un lieu de travail où les experts de l'OIAC en Syrie accomplissaient leur mission. Ils y apportaient tous les échantillons suspects, prélevés sur différents sites, et ont publié deux rapports dans lesquels ils ont indiqué que dans le bâtiment, il n'y avait aucun produit  chimique utilisé à des fins militaires», a-t-il ajouté.

Damas a fermement condamné, samedi, les frappes menées sur son territoire par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne.

L'ambassadeur syrien aux Nations unies, Bachar Jaafari, considère que «l'agression tripartite contre la Syrie est une violation flagrante du droit international (...) et elle sera vouée à l'échec».

«S'ils (les alliés) connaissaient les emplacements de supposés centres consacrés aux armes chimiques, pourquoi n'en ont-ils pas fait part à l'OIAC au lieu d'attaquer mon pays?», a insisté l'ambassadeur syrien, affirmant que le site de recherche bombardé à Barzeh avait été inspecté à deux reprises par l'OIAC en 2017, et que l'Organisation n'y avait trouvé aucune preuve de la présence d'armes chimiques, ni d'aucun outil permettant de les fabriquer.

L'intervention militaire occidentale contre la Syrie n'a pas été autorisée par le Conseil de sécurité de l'ONU. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé les membres du Conseil de sécurité à se mettre d'accord sur l'ouverture d'une enquête qui établirait l'identité des auteurs d'attaques chimiques en Syrie.

APS

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