L'Algérie a sauvé 14.000 migrants africains (femmes et enfants), exploités par une bande de criminels du Niger notamment dans la mendicité, a annoncé jeudi à Alger un responsable du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire.
"On a sauvé 14.000 femmes et enfants des mains de cette bande de criminels du Niger qui commençait à s'organiser sur le territoire national pour exploiter cette frange fragile dans la mendicité", a précisé le directeur d'études chargé de la migration au ministère de l'Intérieur, Hacène Kacimi lors d'une conférence de presse.
Cette bande, qui activait depuis trois années en Algérie, faisait dans la traite des femmes et des enfants pour les utiliser dans la mendicité, a-t-il expliqué.
M. Kacimi a assuré que le gouvernement a pris des mesures "salutaires" pour faire face à la migration clandestine, soulignant que le président de la République, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur ont inscrit ce dossier comme une "priorité nationale" et "nous y veillons pour que l'intégrité et la sécurité de notre pays ne soient pas menacées par n'importe quelle situation qui peut se poser et à tout moment".
Pour la gestion de ce dossier, le gouvernement accordait "une grande importance" au volet humanitaire et l'Etat est "profondément moral" dans la prise en charge de cette question, a-t-il souligné, réfutant les accusations que certaines parties et organisations internationales veulent coller à l'Algérie dans le traitement de ce dossier.
"Quand on parle de rafles et de déportations, nous ne sommes pas des Nazis, et ceux qui ont pratiqué les rafles et les déportations sont des Nazis", a-t-il dit, regrettant la campagne "violente" menée contre l'Algérie concernant la question de la migration.
M. Kacimi a indiqué que l'Algérie avait fait £uvre d'aide humanitaire envers l'Afrique, soutenant qu'elle a effacé la dette de 14 pays du continent évaluée à 3,5 milliards de dollar durant les 5 dernières années.
Evoquant les réseaux migratoires, il a révélé que ces derniers avaient été investis par le banditisme, le terrorisme, la criminalité et la subversion, ajoutant que durant les trois derniers mois, l'équivalent de 39 milliards de centimes ont été saisis à Adrar, Tamanrasset et Iliizi.
M. Kacimi a ajouté que le réseau des passeurs d'Agades (Niger), qui travaille dans la destination Libye et Algérie, a un revenu équivalent à 140 millions d'euros par mois, relevant que cet argent est recyclé dans la contrebande, le terrorisme et la subversion.
Interrogé si les migrants africains s'étaient rendus coupables de délits ou de crime en Algérie, M. Kacimi a indiqué que sur les cinq dernières années, il a été enregistré la condamnation de 56.000 migrants subsahariens pour crimes et délits, parmi eux on y trouve 30.000 Maliens et 20.000 Nigériens, précisant que l'Algérie a mobilisé quelque 20 millions de dollars pour faire face à ce phénomène. APS