Dans une cérémonie présidée par le premier ministre, l'entreprise Boublenza décroche le «Trophée Export 2017»

Le trophée de la meilleure entreprise algérienne exportatrice hors hydrocarbures pour l’exercice 2017, «Trophée Export 2017», a été décerné, jeudi soir, à la SARL Boublenza spécialisée dans l’exportation de la poudre de caroube.

Organisé annuellement depuis 2003 par le World Trade Center Algiers (WTCA), ce prix récompense et met en avant les meilleures entreprises algériennes, particulièrement les PME, dans le domaine des exportations hors hydrocarbures.

La cérémonie de remise de ce prix, dans sa 15ème édition, s’est déroulée à Alger en présence notamment, du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, du ministre du Commerce, Saïd Djellab, du ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, du ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, ainsi que le président du Forum des chefs d’entreprises, Ali Haddad.

En 2017, la SARL Boublenza, spécialisée dans la transformation des graines de caroube en produits dérivés tels que la poudre de caroube et la pulpe de caroube depuis 1994, a exporté vers une trentaine de pays sur les cinq continents, rapporte l’APS citant son représentant, Chakib Boublenza.

Il a estimé que le montant exporté par son entreprise était «très honorable», et affirmant que son entreprise était le deuxième exportateur mondial de la poudre de caroube, et que sa société était devenue même importatrice de caroube pour sa transformation et sa réexportation.

S’agissant de cette distinction, l’opérateur économique s’est dit «très fier» de ce trophée qui encouragera l’entreprise à «aller plus loin dans l’exportation et la conquête de nouveaux marchés», appelant les pouvoirs publics à aider son entreprise à l’ouverture de ses représentations à l’étranger afin de lui permettre d’être plus proche de ses clients.

«Trophée Export 2017» a été décerné par un jury présidé par le WTCA et composé de représentants de la Direction générale des douanes, de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci), du Forum des chefs d’entreprises (FCE) et de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal).

Le trophée spécial encouragement a été attribué à Lafarge-Holcim Algérie société spécialisée dans la production des matériaux de construction, en  récompense à ses premières opérations d’exportations du ciment vers l’Afrique.

Trois autres prix d’encouragement ont été également attribués à la Société IRIS, spécialisée dans la fabrication des produits électroniques et électroménagers, au complexe sidérurgique Sider d’El Hadjar (Annaba), ainsi qu’à la SARL Linatol, spécialisée dans la fabrication des produits cosmétiques.

Par ailleurs, le prix de la meilleure institution est revenu à l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal) pour ses efforts au profit des exportateurs algériens, ainsi que ses actions visant l’élargissement des exportations nationales.

Ahmed Ouyahia : la bataille de l’économie nationale est de conquérir des marchés à l’extérieur

Dans son intervention, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a estimé que la bataille de l’économie nationale est de conquérir des marchés à l’extérieur, assurant les opérateurs économiques du soutien du Gouvernement dans leur conquête.

Il a souligné que «les fluctuations actuelles des prix des hydrocarbures et l’extinction irréversible des hydrocarbures en Algérie soulignent que le moment est venu plus que jamais pour se libérer de plus en plus de l’économie de la rente».

A cet effet, il a insisté que l’acte d’exportation hors-hydrocarbure est devenu un « impératif », ainsi qu’une phase « nouvelle»  dans le mouvement de l’économie nationale et une perspective « forte » pour le devenir du pays en général et de son économie en particulier.

Qualifiant sa participation à cette cérémonie d’un «témoignage de soutien» du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et de tout le Gouvernement aux opérateurs économiques, le Premier ministre a rappelé que l’Algérie a vécu un «violent » choc pétrolier entre 1986 et 1988, engendrant le début de l’ouverture économique et la naissance du grand tissu industriel que compte actuellement le pays, ainsi qu’un autre choc pétrolier en 2014 « qui n’est pas de moindre gravité ».

Ainsi, a-t-il expliqué, « si en 1988 la bataille était de pouvoir approvisionner le marché local, la bataille en 2018 est de conquérir des marchés à l’extérieur », ajoutant que l’acte d’exportation hors-hydrocarbure est une étape « qualitative» dans le développement de l’économie nationale.

«Quand je parle des perspectives prometteuses, j’ai tendance dans mes convictions personnelles à comparer mon pays à un géant qui ne met en valeur qu’une infime partie de ses capacités et c’est le besoin qui est en train de réveiller ce géant », estime le Premier ministre.

Précisant que l’exportation découle d’une production quantitativement suffisante et qualitativement de qualité, M. Ouyahia a rappelé que « jusqu’à aujourd’hui, nous ne couvrons pas le marché national », ajoutant, à l’égard des opérateurs économiques, que « l’Etat vous offre le marché de votre pays ».

«Les mesures de sauvegarde de l’économie nationale nous permettent de faire durer au maximum les réserves de changes du pays, mais offrent également le marché national aux opérateurs économiques nationaux pour gagner des parts à domicile et pour être plus forts à l’extérieur », a-t-il affirmé.

Cette démarche, a-t-il précisé, « s’agit du deuxième apport des pouvoirs publics à l’égard du monde économique algérien en termes de soutien, après tous les soutiens mis en place et qui commencent à donner leurs fruits ».        

Notant avec une « grande satisfaction « la présence de plus en plus significative des opérateurs algériens sur les marchés étrangers, M. Ouyahia a invité les opérateurs économiques « à réfléchir à une politique plus agressive et d’une manière mieux organisée en matière d’approche des marchés étrangers ».

«Il y a quelques années nous avons commencé à sortir avec des produits agroalimentaires, suivis de produits électroménagers, nous en sommes aujourd’hui au ciment, nous y serons bientôt à la sidérurgie et d’autres produits, c’est important, mais il y’a une grande part dans cette bataille qui est la vôtre », a ajouté le Premier ministre.

Il a, à cet effet, appelé les opérateurs économiques à se diriger vers la communauté algérienne établie un peu partout dans le monde et « qui peut être un relais pour la promotion des produits algériens «, ainsi que les communautés des anciens de l’Algérie à l’étranger «qui peuvent ouvrir des portes pour approcher des marchés extérieurs «, mais aussi recourir au World trade center Algérie qui « n’est pas beaucoup utilisé ».

Dans ce sillage, M. Ouyahia a assuré également du soutien du Gouvernement qui sera « à vos côtés pour vous accompagner dans la promotion des capacités exportatrices nationales».

Le Premier ministre a, toutefois, souligné que si l’Etat invite les opérateurs économiques à avoir une approche qualitative, de plus en plus professionnelle et agressive à l’extérieur dans la conquête de nouveaux marchés, « il (Etat) commencera dans quelques années à graduer le soutien à l’exportation selon la valeur ajoutée ».

«Celui qui exporte un produit 100% algérien bénéficiera du soutien le plus important, celui qui fait de l’intégration bénéficiera d’un soutien à la hauteur de son taux d’intégration, celui qui fait du simple façonnage, aura accès a un bénéfice qui reflète le niveau de sa prévalue «, a expliqué M. Ouyahia.

APS