Toutes les dispositions ont été prises par le gouvernement pour le bon déroulement et la sécurisation des examens du baccalauréat, prévu du 20 au 25 juin, a assuré mardi à Alger, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit.
Plusieurs départements ministériels travaillent d'arrache pied avec le ministère de l'Education nationale "pour le bon déroulement et la sécurisation des examens du baccalauréat" auquel se présenteront cette année 709.448 candidats, a précisé Mme Benghabrit lors d'une rencontre avec la presse.
Evoquant la mesure de la coupure de l'internet au début de chaque épreuve pour une durée d'une heure, afin d'éviter les tentatives de fraude, la ministre a avoué que "cet élément nous est imposé, c'est un cas de force majeure, on n'est pas à l'aise pour le recours à la coupure, mais on ne doit pas baisser les bras devant de tels phénomènes'', dira-t-elle.
"L'aspect de l'éthique doit primer sur l'aspect sécuritaire et doit aussi concerner l'opinion publique et toute la société qui doit s'indigner et dénoncer toutes les formes de fraude, tout en oeuvrant à récompenser l'effort", a souligné la ministre.
Relevant que beaucoup de candidats "sont victimes de leur manque de conscience des conséquences de leur geste en recourant à la fraude", la ministre a rappelé les sanctions prévues dans ce cas et qui excluent, pour une durée de 3 ans, les candidats scolarisés et 5 ans, les candidats libres de cet examen.
Cette année, le ministère de la Poste, des Télécommunications, Technologies et du Numérique, à la demande du ministère de l'Education nationale, a décidé de couper l’internet pendant une heure avec le début de chaque épreuve du baccalauréat, pour éviter tout ce qui peut entacher cet examen. Les réseaux sociaux peuvent également être perturbés durant la période du BAC.
Le ministère de l'Education reconduira aussi pour cette année les mesures prises durant les précédentes sessions de BAC notamment, depuis le déploiement de l'internet mobile haut débit 3G en 2014 en Algérie, à savoir l'interdiction au niveau des centres d'examen des Smartphones et autres tablettes, des outils numériques, objets connectés et écouteurs.
Ces mesures concerneront aussi bien les candidats au Baccalauréat que les enseignants, les surveillants et le personnel administratif.
Un protocole a été élaboré par le ministère "à travers un document volumineux pour toutes étapes de l'examen afin d'assurer la meilleure organisation possible de cet évènement", a indiqué la première responsable du secteur.
En parallèle, elle a tenu à rendre hommage aux quelque 700.000 fonctionnaires et enseignants du secteur mobilisés pour réussir les trois examens nationaux (5eme, BEM et BAC), en citant les 131 fonctionnaires, chargés d'élaborer les sujets du BAC, et qui ont été complètement isolés depuis 17 mai dernier dans un "véritable bunker" jusqu'à la fin du BAC le 25 juin pour éviter toute fuite de sujets.
Le ministère de l'Education a décidé d'éviter les visites officielles aux centres d'examens pour l'ouverture des enveloppes contenant les sujets des épreuves pour ne pas déstabiliser les candidats et sécuriser davantage les examens.
La numérisation du secteur notamment la plate-forme lancée "a largement contribué à la réalisation des objectifs tracés par le secteur en matière de transparence et de lutte contre la fraude", a relevé la ministre, regrettant que certains phénomènes négatifs, comme celui de la fraude, "viennent occulter tous les efforts, les avancées et les réalisations du secteur depuis des années".
Evoquant les projets à l'étude par son secteur, Mme Benghabrit a insisté sur l'amélioration du système national d'examens, à l'instar du baccalauréat à travers la réduction des journées d'examen de 5 à 3 jours et l'introduction du contrôle continu à partir de la 2eme année secondaire pour ne pas limiter le BAC à quelques jours d'examen seulement.
L'algérianité des programmes de l'école à travers l'introduction de textes d'écrivains algériens et la consolidation des valeurs de la référence nationale basée sur l'Islam, l'arabe et l'amazighité, figurent en bonne partie dans les projets du secteur, a-t-elle expliqué.
L'ouverture de l'école sur l'art, le théâtre, la musique et la culture nationale à travers des actions comme l'écriture, la lecture et les différents concours et manifestations scolaires "est plus que nécessaire", a indiqué la ministre, qui annonce des rencontres avec les responsables du ministère de la Culture ainsi qu'avec des auteurs et des poètes prochainement pour élaborer un programme de travail dans ce sens.
Dans le même contexte, le ministère s'attelle, avec le concours de poètes et de musiciens, à élaborer un hymne scolaire qui sera chanté avec l'hymne national par les élèves. APS