Le Front Polisario, a déposé, vendredi, un nouveau recours en annulation contre la décision du Conseil de l’Union européenne (UE), qui autorise la Commission à ouvrir des négociations avec le Maroc, pour étendre l’accord de pêche UE-Maroc au Sahara occidental et à son espace maritime, a annoncé M'hamed Khadad, membre du Secrétariat du Polisario.
"Face à l’incapacité de la Commission européenne à assurer le respect des arrêts de la Cour, le Front Polisario n’a d’autre choix que de saisir, à nouveau, les juridictions de l’UE, au nom peuple du Sahara occidental, pour demander l’annulation des négociations en cours", a écrit M. Khadad également ministre chargé de la coordination avec la MINURSO dans une Déclaration.
Ces négociations, a-t-il Khadad, "violent le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, et les droits y relatifs, se tenant dans le cadre de la politique annexionniste du Maroc", ajoutant qu'"elles ne pourront que déboucher sur un nouvel accord illégal".
Cette décision a été prise le 16 avril dernier par le Conseil de l'UE, autorisant la Commission à ouvrir des négociations, avec le Maroc, pour étendre l’accord de pêche UE-Maroc au Sahara occidental et à son espace maritime, alors que, rappelle M. Khadad, les arrêts du 21 décembre 2016 et du 27 février 2018, de la Cour de justice de l'UE condamnent "définitivement" cette pratique.
"En 1986, lors de l’adhésion du Royaume d’Espagne, au lieu de tourner le dos aux accords secrets de Madrid, l'UE a choisi d’endosser la pratique née de ces accords, en incluant systématiquement le Sahara occidental dans le cadre de ses relations commerciales avec le Royaume du Maroc", a écrit le responsable sahraoui.
Il a souligné, dans ce contexte, que "pour le peuple du Sahara occidental, le préjudice subi est considérable. Non seulement les revenus générés par ces accords ont permis aux forces marocaines d’occupation de financer leur politique annexionniste, mais l’UE a également contribué à cette politique, en subventionnant directement l’implantation d’infrastructures marocaines en territoire sahraoui occupé".
De plus, prolongeant inutilement les souffrances du peuple du Sahara occidental, mettent à mal les efforts de l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Horst K?hler, car, tant que l’UE traitera le Sahara occidental comme un prolongement du Maroc, ce dernier refusera toute négociation directe avec le Front Polisario.
Rappelant, l'entêtement de la Commission à négocier, avec le Maroc, des accords internationaux applicables au Sahara occidental, en lieu et place du peuple de ce territoire, ainsi que la non-reconnaissance par l’UE et ses Etats membres de la souveraineté du Maroc sur le territoire sahraoui, le membre du Front Polisario a regretté la tenue des deux premiers rounds des négociations, à Rabat, en violation flagrante du statut séparé et distinct du Sahara occidental.
M. Khadad a, par conséquent, affirmé qu'après avoir obtenu de haute lutte la reconnaissance en justice des droits du peuple du Sahara occidental, le Front Polisario reste déterminé à agir pour que ces droits soient effectivement respectés par l'UE et le Maroc dans le cadre de leurs relations bilatérales. APS