Seize manifestants d'Al-Hoceïma dans la région du Rif (nord) ont été arrêtés par les forces de l'ordres marocaines fin juin et présentés devant la justice pour "participation à une manifestation non autorisée" et "troubles à l'ordre public", ont rapporté mardi des sources locales.
Cette série d'arrestations était liée aux manifestations organisées jeudi dernier au lendemain de la condamnation des meneurs du mouvement du Hirak par la chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca à de lourdes peines allant jusqu'à 20 ans de prison ferme.
Sept personnes ont été présentées devant un procureur d'Al-Hoceïma pour des troubles survenus dans une localité voisine à Al Hoceima, a indiqué Rachid Belali, avocat et coordinateur du Comité de défense des détenus d'Al-Hoceïma.
Neuf autres sont poursuivies notamment pour "participation à une manifestation non autorisée", a-t-il ajouté.
Depuis la condamnation à de lourdes peines des 53 militants du mouvement de contestation Hirak, mardi soir, des appels à la tenue de rassemblements et à des sit-in ont été lancés notamment via les réseaux sociaux pour réclamer la libération immédiate des détenus et le rejet de ces peines.
Les condamnations jugées "sévères" avaient suscité l'indignation dans le royaume et à l'étranger. Les acteurs de la société civile et des hommes politiques au Maroc et à l'étranger ont dénoncé ce procès qualifié de "parodie" et d'"injuste".
Le détenu Rabii el Ablaq hospitalisé après 36 jours de grève de la faim
Le militant du mouvement Hirak du Rif marocain, Rabii el Ablaq, détenu dans la prison Oukacha à Casablanca, a été hospitalisé mardi dans un état de santé "gravement détérioré" suite à une grève de la faim illimitée qu'il avait entamé il y a 36 jours pour dénoncer son emprisonnement, a rapporté la presse locale.
Condamné à 5 ans de prison ferme et faisant partie du groupe des militants du Hirak du Rif ayant comparu la semaine passée devant la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, le journaliste Rabii el Ablaq a entamé une grève de la faim illimitée qu'il a conduit à son hospitalisation urgente.
Sur sa page Facebook, Abdellatif Ablaq, frère du détenu, a alerté mardi que ce dernier en était à son 36e jour de grève et qu'il a été transféré en urgence à lÆhôpital Moulay Youssef.
"Sa vie est en réel danger, car son état de santé s'est détérioré rapidement", a écrit son frère, précisant que "tout malheur qui arriverait à Rabii el Ablaq, ce sont les hommes de vie publique ayant mené le pays à cela qui en seront responsables".
En deuxième lieu, il impute la responsabilité au directeur de la prison d’Oukacha qui avait obligé, a-t-il mentionné, "indirectement Rabii à entrer en grève" pour "avoir empêcher le détenu de contacter ses proches".
Rabii el Ablaq avait entamé une grève de la faim de 36 jours qui a mis sa vie en danger, au point d’être admis en réanimation, a signalé son frère.
Protestant contre les conditions de sa détention qui n’ont pas changé depuis, le journaliste bloggeur avait déjà entamé une grève de la faim en septembre 2017.
Par ailleurs, les autres détenus du Hirak du Rif poursuivent mardi la grève de la faim entamé lundi pour protester contre leur emprisonnement et exiger leur libération immédiate.