L’Algérie représente une destination attractive pour les investisseurs américains, a indiqué jeudi le département d’Etat, qui évoque " des opportunités considérables " dans pratiquement tous les secteurs économiques.
Dans son rapport 2018 sur le climat d’investissement dans le monde, le département d’Etat relève que l’Algérie est " un marché lucratif ", offrant un potentiel important pour les compagnies américaines en matière d’investissement.
Citant des représentants du secteur privé américain opérant en Algérie, le rapport souligne que " plusieurs secteurs offrent potentiellement des opportunités considérables de croissance à long terme pour les entreprises américaines ".
" De nombreuses entreprises ont signalé avoir enregistré des bénéfices annuels à deux chiffres ", précise le rapport qui indique qu’il existe des opportunités dans pratiquement tous les secteurs de l’économie algérienne.
Pour les investissements importants " les secteurs ciblés ( ) comprennent l'agriculture, le tourisme, les technologies de l'information et de la communication, l’industrie, l'énergie (fossile et renouvelable), la construction et la santé ", énumère ce rapport qui évoque un " investissement hautement gratifiant " couplé à " un environnement politique et sécuritaire stable" favorable aux affaires.
Le département de Mike Pompeo, rappelle à ce titre le programme de diversification de l’économie, mis en oeuvre par le gouvernement pour doper la croissance dans le sillage de la baisse des cours de pétrole avec un focus sur l’investissement direct étranger.
" Le gouvernement algérien poursuit son objectif de diversification de l'économie en mettant l'accent sur les moyens d’attirer les investissements directs étrangers pour stimuler l'emploi et substituer les importations par une augmentation de la production locale ", constate le département d’Etat, mettant en avant le nouveau code de l’investissement qui a institué des " exonérations fiscales lucratives " ainsi que d’autres incitations à l’investissement.
Cependant le rapport note que les entreprises américaines doivent surmonter certains défis comme la concurrence des prix de la part des entreprises françaises, turques et chinoises.
Les grandes entreprises s’accommodent de la règle 51/49
Si le département d’Etat soutient que la règle dite "51/49", régissant l’investissement étranger, "pose des défis" aux investisseurs américains, il constate que cette mesure " entrave " en particulier l’accès des PME au marché algérien car ces petites et moyennes entreprises ne disposent pas de ressources humaines et financières qui leur permettent de répondre aux exigences de l’investissement. A l’opposé, les grandes compagnies qui créent de l’emploi et disposent d’un savoir-faire et d’équipements trouvent " des moyens créatifs " pour investir dans le cadre de cette mesure, extirpée du code de l’investissement en 2016.
Le rapport relève que le gouvernement et plusieurs investisseurs étrangers sont d’accord sur le fait que l’institution " de mesures adaptées peut atténuer l’effet " de cette disposition en permettant au partenaire étranger d’assurer le management de la joint-venture et même en devenir le plus grand actionnaire.
Se référant aux explications apportées par le gouvernement à ce sujet, le document rappelle que l’institution de cette mesure a été motivée par le besoin "d’empêcher la fuite des capitaux, protéger les entreprises algériennes et fournir aux compagnies étrangères une expertise locale".
" Il y a peu de lois restreignant l’investissement étranger " en Algérie, relève-t-il.
Au chapitre des facilitations à l’investissement, le document note que le portail d'information en ligne dédié à la création d’entreprises (www.jecreemonentreprise.dz) "est clair, bien conçu, permet une navigation rapide "et répertorie un maximum de neuf étapes impliquant sept agences pour créer une entreprise.
Citant le dernier rapport de Doing Business, le rapport note que l’Algérie a enregistré une amélioration dans deux indicateurs mesurés par ce classement à savoir la facilité de raccordement à l’électricité et l’obtention de permis de construire.
Au plan financier, les banques en Algérie affichent une solide santé financière malgré la baisse des liquidités. Les actifs non performants du secteur bancaire avoisinent un taux de 5%, qui représente la norme pour les marchés émergents.
En parallèle, le marché financier, adéquatement réglementé, fonctionne efficacement malgré sa petite taille, précise le rapport qui rappelle l’objectif de l’Algérie d’atteindre une capitalisation boursière de 7,8 milliards de dollars dans les cinq prochaines années.
Concernant le transfert de dividendes soulevé par quelques entreprises américaines, le rapport affirme qu’Il " y a peu de restrictions légales à la conversion, au transfert et au rapatriement des fonds ".
Il explique que certaines difficultés constatées " résultent plutôt des procédures que de limites imposées par la loi ". APS