La médiocre qualité du lait recombiné en sachet, sans cesse dénoncé par les ménages, est mise en avant dans un reportage diffusé lundi par la chaine 3 de la Radio Algérienne.
L’auteur de celui-ci s’est attaché à recueillir les récriminations de consommateurs qui disent leur colère de se voir chaque fois floués par une situation dont il estiment qu'elle a tendance à perdurer dans le temps.
Une mère de famille déclare avoir l’impression de découvrir dans les sachets de plastique dans lesquels est conditionné ce produit, « beaucoup plus d’eau que de lait ». On a l’impression, assène-t-elle de boire de l’eau, concluant qu’il s’agit là d’un lait de qualité médiocre dont elle se demande si la qualité « est contrôlée ».
Reprenant les critiques d’associations de consommateurs, le journaliste de la chaine 3 considère que cette situation est le résultat du non respect en matière de dosage en poudre de lait.
Le président de l’une de ces associations, Mustapha Zebdi, observe que certaines laiteries privées ne respectent pas les concentrations réglementaires de poudre de lait afin de « gonfler leur marge bénéficiaire », une situation qu’il qualifie de « vol caractérisé ».
Approché à son tour, Abdelwahab Harkas, directeur de la qualité à la direction du commerce à Alger, signale que des contrôles et analyses effectués auprès des laiteries publiques et privées a révélé le « taux insuffisant en extrait sec et en matière grasse » dans le lait vendu aux Algériens.
Plus explicite, il explique qu’au lieu d’utiliser une tonne de poudre de lait pour produire 1 million de litres de produit lacté, les responsables de ces laiteries diluent cette quantité dans un million et demi de litre d’eau.
Rappelant que le lait en sachet est subventionné par l’Etat, l’auteur de cette contribution signale que celui-ci est, de plus, détourné vers d’autres usages (crème glacé et yaourts) ou vendu à 28, 30 et jusqu’à 35 dinars l’unité au lieu de 25 dinars.