Le ministère du Commerce s'attèle à l'élaboration d'un système de traçabilité du lait subventionné, a annoncé samedi à Alger, le ministre du Commerce Kamel Rezig, affirmant que "la mafia du lait s'est incrustée dans marché de la distribution" et que "l'Etat est déterminé à lutter par tous les moyens pour la déloger".
Lors d'une conférence de presse au siège de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX), en compagnie du ministère délégué au Commerce extérieur, Aissa Bekkai, au terme d'une rencontre nationale des cadres du ministère, M. Rezig s'est engagé à résoudre, "au cours des tous prochains jours" les problèmes du marché de lait, tant au niveau de la production que de la distribution.
Il n'est pas logique que les 117 laiteries en activité à travers le territoire nationale produisent quelque 4,7 millions de sachets de lait/jour et que le citoyen ne trouve pas un seul sachet chez le commerçant de détail", a déploré M. Rezig.
Actuellement, les ministères du Commerce et de l'Agriculture ne disposent pas d'informations sur la traçabilité du lait subventionné, et c'est inconcevable, a-t-il poursuivi.
Soulignant que d'importantes quantités de la poudre de lait, distribuées par l'Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers (ONIL), ne sont pas destinées à la production du lait en sachet subventionné, le ministre a estimé impératif la traçabilité du lait, d'où la nécessité d'un système d'informations national englobant des statistiques précises sur les laiteries, les quantités réceptionnées de l'ONI et sur l'activité des distributeurs.
A la question de savoir si l'Etat comptait augmenter les quantités de la poudre de lait destinées à l'ONIL pour faire face au déficit dans l'approvisionnement du marché, M. Rezig a indiqué que la pénurie du lait en sachet subventionné n'est aucunement liée aux quotas de la poudre de lait, affirmant dans ce sens qu'une telle mesure n'était pas envisagée pour le moment car les quantités étaient suffisantes et que le problème résidait dans les pratiques de "la mafia qui s'est incrustée dans le marché de la production et de la distribution". Pour le ministre, recourir à cette mesure "c'est carrément ajouter de l'eau à la mer".
Abordant la question du contrôle, M. Rezig a estimé que le nombre des agents de contrôle relevant du ministère du Commerce était suffisant mais que leur activité ne devrait pas être focalisée uniquement sur les petits commerçants (détaillants).
Il a préconisé, dans ce contexte, de "s'attaquer aux grands bonnets qui s'adonnent à la spéculation pour s'enrichir au détriment du citoyen".
A ce titre, M. Rezig a fait état de la détermination de son département à "ouvrir progressivement tous les dossiers épineux", à commencer par celui du lait, puis du pain...
Il est temps de mettre un terme au phénomène de la surfacturation des importations Concernant la non ouverture, à ce jour, de la voie aux particuliers pour bénéficier de la mesure d'importation de véhicules de moins de 3 ans, prévue par la loi de Finances 2020, M. Rezig a expliqué qu'il faut du temps pour la mise en place des mesures techniques et réglementaires et que le ministère des Finances et celui de l'Industrie et des Mines s'y attèle.
"Je pense que ces mesures devaient être parachevées dans deux mois au plus tard (...). Il faut laisser la commission travailler dans le calme", a-t-il ajouté précisant que les mesures feront l'objet d'un décret interministériel fixant les modalités de contrôle de conformité des véhicules d'occasion qui seront importés.