L'ex-Premier ministre de la Macédoine Nikola Gruevski a été sanctionné vendredi à la peine de deux ans de prison pour abus de pouvoir entre 2006 et 2016 par la justice macédonienne.
Le jugement de première instance est "entièrement confirmé", a annoncé le tribunal dans un communiqué. En conséquence, l'ancien Premier ministre et ex-patron du parti de droite nationaliste VMRO-DPMNE, devra se présenter dans un délai de deux semaines pour entamer sa peine, a indiqué le procureur Gavrilo Bubevski.
"C'est juste une autre tentative de poursuite politique. J'userai de tous les moyens légaux pour combattre cette peine de prison", a déclaré aux médias locaux Nikola Gruevski, devant le tribunal où il comparaissait dans un autre dossier.
Au pouvoir, Nikola Gruevski a incarné la ligne intransigeante de son pays dans son conflit avec la Grèce, qui exige que son petit voisin change de nom. La confirmation de sa condamnation intervient moins d'une semaine après un référendum sur ce sujet.
Plus de 90% des votants ont accepté que la Macedoine devienne "République de Macédoine du nord", un accord qui doit être entériné par le parlement.
Mais le VMRO-DPMNE juge ce résultat invalide en raison de la très forte abstention, et a indiqué que ses députés ne voteraient pas la ratification.
Il manque onze députés à la majorité au pouvoir pour atteindre la majorité des deux-tiers requise.
En conséquence, le Premier ministre social-démocrate Zoran Zaev envisage de convoquer des élections parlementaires anticipées.
Nikola Gruevski a été condamné pour avoir reçu pour son usage personnel une Mercedes d'une valeur de 600.000 euros, payée sur les deniers publics.
Selon l'accusation, il avait également usé de son influence pour que ce véhicule de luxe soit acheté à une société qu'il entendait favoriser.
A 48 ans, Nikola Gruevski n'en est qu'au début de ses ennuis judiciaires puisqu'il est poursuivi dans cinq autres dossiers, concernant des faits de corruption, d'abus de pouvoir, de fraude électorale mais aussi d'écoutes illégales d'opposants ou de représentants de la société civile.
Son camp avait été évincé du pouvoir au printemps 2017 par une coalition menée par Zoran Zaev et soutenue par les partis de la minorité albanaise.