La wilaya de Tizi-Ouzou a réalisé cette année une récolte record de liège en augmentant sa production de plus de 100%, a-t-on appris mardi du conservateur local des forêts, Youcef Ould Mohamed.
La campagne qui a démarré en juillet dernier et qui a été clôturée en octobre, a permis de récolter un total de 16.570 qx de liège durant la campagne 2018 a indiqué, à l'APS, M. Ould Mohamed.
Il s’agit d’une ''récolte record qui n’a pas été réalisée à Tizi-Ouzou depuis 20 ans'', a souligné ce même responsable qui a rappelé que la récolte moyenne de liège réalisée sur les 15 dernières années est de 6.000 qx, et qu'en 2017 elle a été de 8.000 qx.
Ces résultats ont été obtenus ''grâce aux facilitations accordées par l’administration à l'entreprise régionale de génie rurale (ERGR) Djurdjura, a précisé M. Ould Mohamed qui a indiqué que cette production ''exceptionnelle'' a permis à Tizi-Ouzou de se classer cette année, première en matière de production de liège sur les 13 wilayas productrices en assurant 24% de la récolte nationale de cette ressource forestière.
Malgré cette performance, le conservateur des forêts a observé que cette quantité de liège récolté n’a pas permis d’atteindre les objectifs prévus par l'ERGR-Djurdjura et qui sont de 22.900 qx de liège.
Cela est dû essentiellement aux conditions climatiques défavorables qui ont retardé la récolte qui devait débuter en juin, mais qui n'a commencé effectivement qu'en juillet, ainsi qu'au retard accusé par l’ERGR dans l’organisation de ses chantiers, a-t-il dit.
D’autre contraintes liées à la difficulté d’accéder à certaines zones, faute de pistes et à cause du relief très accidenté et au manque de la main d’œuvre spécialisée dans l’opération de démasclage (récupération de liège), ont également empêché d’attendre le chiffre des 22.900 qx, a ajouté ce même responsable qui a observé que l’ERGR-Djurdjura a dû faire appel à des démascleurs de la wilaya de Skikda pour épauler ceux de Tizi-Ouzou issus principalement de la région de Yakourene, et dont le nombre (de cette main d’œuvre locale) "n’est pas suffisant" pour toute l’opération, a-t-il insisté.
L’opération de démasclage qui a été prise en charge par un total de 621 saisonniers étant achevée, l’ensemble des équipes ont été redirigées vers l’empilage qui se fait selon la catégorie du produit, dont le liège femelle (premier choix) et le liège mal et flambé (deuxième choix) afin de faciliter les visites des acheteurs lors des ventes qui débuteront incessamment. Un taux de 20% des ventes est versé au trésor public, a-t-on indiqué de même source.
Cédé entre 4.000 et 12.000 Da le quintal selon sa qualité, à des unités nationales de transformation (fabrication de bouchons, de panneau d’isolation) et à l'exportation pour le liège de premier choix, cette ressource forestière rare, est un produit important pour l’économie nationale, a souligné M. Ould Mohamed.
Il a rappelé à cette occasion, que l’Algérie fait partie des 7 pays producteurs de liège au monde.
Abordant les perspectives de développement de la filière liège au niveau local, le conservateur des forêts a annoncé que des mesures seront engagées pour réunir tous les moyens nécessaires pour réussir la prochaine campagne.
"Nous allons tenir des réunions de coordination et préparer le recrutement de main d’œuvre à l’avance", a-t-il dit, ajoutant que des visites dans l’ensemble des cantons seront effectuées et un programme d’ouverture et d’aménagement d’accès vers les subéraies sera lancé.
La conservation des forêts a également demandé l’inscription d’une opération débroussaillement notamment pour les cantons les plus producteurs tel que Yakourene, a indiqué le même responsable, qui a souligné que les efforts seront concentrés sur la mobilisation des moyens humains et matériels et les réseaux de pistes pour aménagé les accès dégradés et ouvrir d’autres là ou il n’en existe pas.
Le chêne liège est la principale espèce forestière de la wilaya de Tizi-Ouzou, elle occupe une superficie totale de 23.100 ha. Les subéraies les plus importantes sont celles des Ath Ghobri, Ath Jennad, et une partie de Tamgout, a-t-on appris de la conservation des forêts.