L’envoyé des Nations unies au Yémen, Martin Griffiths, a présenté lundi une nouvelle initiative de contrôle commun sous supervision de l'ONU sur la ville de Hodeida aux deux parties du conflit yéménite lors de consultations de paix en Suède, alors que l'accord sur l'échange des prisonniers est en voie d'être finalisé.
L’initiative onusienne sur la gestion de la ville de Hodeida consiste en le retrait de toutes les forces des éléments du mouvement "Ansarullah" (Houthis) et du gouvernement yéménite et de l'arrêt des combats, ainsi que la création d'une instance commune de gestion du port sous supervision de l'ONU.
Les membres de la délégation gouvernementale yéménite, ayant confirmé avoir reçu cette proposition, comptent réagir aujourd'hui à l'initiative en tenant compte des aspects humanitaires et des "questions de souveraineté".
En ce qui concerne le dossier des prisonniers, trois comités ont été formés, dont un qui se chargera de l'échange de corps des combattants décédés lors du conflit.
Le second comité sera chargé, quant à lui, de réunir les prisonniers détenus par les Houthis à Sanaa et de les transporter par avion à l’aéroport de Sayoun à Hadramout, ainsi que de réunir les prisonniers aux mains du gouvernement yéménite de les envoyer à Sanaa à partir de Hadramout, toujours sous la supervision et la participation de l’ONU et du Comité international de la Croix-Rouge internationale (CICR).
La troisième commission s'occupera, pour sa part, d'enquêter sur les dossiers des personnes disparues, de la libération tout élément détenu dans l'une ou l'autre des parties et dont le nom ne figure pas dans les déclarations échangées.
La délégation du gouvernement yéménite a évoqué, dans ce contexte, de "réels progrès" réalisés sur les aspects techniques des mécanismes d'échange de prisonniers lors des pourparlers.
Quant de la situation à Taiz, les discussions ont porté sur la proposition du gouvernement yéménite de lever le siège et le retrait des éléments Houthis des principales entrées ouest et est de la ville, tandis que la partie houthie a avancé la possibilité d'ouvrir des corridors humanitaires.
Selon des sources médiatiques, les deux parties peuvent procéder, dans les prochaines 48 heures, à la libération de 200 prisonniers de chaque partie, au titre d'un "geste de bonne foi", alors que la délégation gouvernementale insistait sur la libération des quatre dirigeants inclus dans la résolution 2216 du Conseil de sécurité, dont l'ancien ministre de la défense, le général major, Mahmoud al-Subaihi.
Les nouvelles discussions entre le gouvernement yéménite et les éléments Houthis, entamés jeudi à Rimbo (Suède) sous l'égide de l'ONU devraient permettre aux belligérants de s'entendre sur une issue politique au conflit qui a fait au moins 10.000 morts et placé jusqu'à 20 millions de personnes en situation d'insécurité alimentaire.
Selon une source de l'ONU, les deux camps ont exprimé leur disposition à avancer dans les négociations et de se revoir dans les prochains jours.
"Si nous quittons ces consultations en ayant fait des progrès - progrès sur l'instauration de la confiance et l'établissement d'un cadre -, nous pouvons avoir un nouveau cycle de discussions" dans les prochains mois, a confirmé le chef de la délégation Houthis, Mohammed Abdelsalam.
Malgré les positions encore hostiles entre les deux parties, des responsables onusiens se sont félicités de "l'esprit positif" des négociateurs et ont fait état d'avancées notamment sur les conditions de mise en œuvre d'un accord d'échange de prisonniers conclu cette semaine.