Le mouvement des «gilets jaunes», qui a montré un certain essoufflement, veut faire de sa mobilisation de samedi (Acte 8) un nouveau départ afin de montrer au président Emmanuel Macron qu'ils sont «toujours là, plus nombreux et motivés que jamais».
La mobilisation de ce mouvement apolitique, affecté par les fêtes de fin d'année, a montré samedi passé un recul et n'a pu réunir les foules d'il y a quelques semaines.
Suite aux interpellations de plusieurs membres actifs du mouvement, dont notamment un des porte-paroles Eric Drouet, le groupe des «gilets jaunes» dénommé «La France en colère» a adressé jeudi une lettre ouverte au président Macron lui annonçant qu'ils iront «plus loin».
Appelant à manifester pour samedi, ce groupe de mécontents qui réunit sur Facebook près de 300.000 membres, a indiqué qu'il refusait de participer au «grand débat national» annoncé par le chef d'Etat français, le considérant comme un «piège politique pour tenter de noyer le sujet», à savoir la mise en place du référendum d’initiative populaire.
Le collectif revendique «la mise en place d’une baisse significative de toutes les taxes et impôts sur les produits de première nécessité» et «une baisse significative de toutes les rentes, salaires, privilèges et retraites courantes et futures des élus et hauts fonctionnaires d’Etat», soulignant au président Macron que «la colère va se transformer en haine si vous continuez, de votre piédestal, vous et vos semblables, à considérer le petit peuple comme des gueux».
Depuis le début de cette crise sociale, le président Macron et son gouvernement tentent, en annonçant des mesures sociales, d'apaiser la situation et calmer les esprits mais en vain. Les «gilets jaunes» refusent ce qu'ils ont appelé les «miettes» et demandent la réforme du système de la gouvernance par la mise en place d'un référendum d'initiative citoyenne (RIC).
Se sentant abusés par la verticalité du pouvoir, ils veulent instaurer un modèle démocratique plus participatif, à travers le RIC, et obliger les gouvernants à écouter les cris de la population française.
Dans cette situation de tension, le gouvernement a multiplié des déclarations pour discréditer le mouvement des «gilets jaunes», pourtant soutenu par la majorité des Français, l'accusant de «raciste» et d'«antisémite».
A l'issue du Conseil des ministres de ce vendredi, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a indiqué que les derniers mobilisés étaient des «agitateurs qui veulent l'insurrection».
Pour lui, le gouvernement a apporté des réponses «concrètes et rapides» aux demandes portées par le mouvement, notamment sur le pouvoir d’achat, soulignant que «depuis ces annonces, le mouvement pour ceux qui restent encore mobilisés, est devenu le fait d’agitateurs qui veulent l’insurrection et au fond renverser le gouvernement».
«C’est désormais dans un combat politique qu’ils sont engagés pour contester la légitimité du gouvernement et du président de la République», a-t-il ajouté, réitérant que le gouvernement va agir avec fermeté.
Pour ce samedi, le mouvement a appelé, à travers les réseaux sociaux, à manifester sur «les places symboliques» à Paris, à Lyon, Bordeaux, Toulouse, Strasbourg, Besançon, Clermont-Ferrand ou encore Nice.
A Paris, un rassemblement est prévu à 14h00 en face de l’hôtel de ville à 14h, où la lettre ouverte sera lue. Les manifestants se dirigeront par la suite jusqu’au siège de l’Assemblée nationale française.
Cette nouvelle mobilisation est considérée par nombre d'observateurs comme une démonstration de force pour montrer au gouvernement et aux médias, dont ces derniers sont jugés partiaux, que le mouvement n'a pas connu un affaiblissement. APS