La baisse de la production pétrolière au Venezuela, causée par la panne géante d'électricité, pourrait représenter un problème pour l'approvisionnement du marché et nécessiter d'utiliser des capacités supplémentaires de l'Arabie saoudite, a estimé vendredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
«La semaine dernière, les opérations du secteur (pétrolier vénézuélien) ont été sérieusement perturbées et les pertes actuelles à grande échelle pourraient représenter une difficulté pour le marché», note l'AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole.
Le pays a connu une panne géante d'électricité qui a notamment pénalisé l'activité de la compagnie pétrolière publique PDVSA, cruciale pour l'économie locale.
«Bien qu'il y ait des signes montrant que la situation est en train de s'améliorer, la dégradation du système électrique est telle que nous ne pouvons pas être certains que les réparations soient durables», estime l'agence basée à Paris, qui conseille les pays consommateurs sur leur politique énergétique.
La production du Venezuela s'était jusqu'à récemment stabilisée autour de 1,2 million de barils par jour (mbj). Cela correspond aussi au volume de réduction volontaire de la production fixé par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et son partenaire russe afin de soutenir les cours, observe-t-elle.
Au total, les membres de l'Opep (hors Iran et Venezuela) disposent de 2,8 mbj de capacité de production supplémentaire potentielle, dont les deux tiers en Arabie saoudite, calcule l'AIE.
«En cas de perte majeure de la production en provenance du Venezuela, les moyens potentiels d'éviter une grave perturbation du marché pétrolier sont à portée de main», rassure ainsi l'Agence.
Dans un rapport publié jeudi, l'Opep avait pour sa part estimé que la production du Venezuela avait encore chuté de 142.000 barils par jour en février - avant la panne - à un peu plus de 1 mbj.
Côté demande de brut, l'estimation de l'AIE est pour sa part restée inchangée, avec une croissance de 1,3 millions de barils par jour (mbj) en 2018 puis de 1,4 mbj attendue cette année.
Dans un autre rapport publié lundi, l'AIE soulignait que les Etats-Unis allaient continuer à pomper toujours plus d'or noir, jusqu'à devenir exportateurs nets de pétrole dès 2021.
«Cela améliore la sécurité d'approvisionnement surtout quand, comme à l'heure actuelle, les inquiétudes géopolitiques sont plus fortes», se félicite l'AIE vendredi.
APS