Une caravane de sensibilisation aux maladies rénales chroniques, sera lancée en avril prochain, partir de la wilaya d'El Bayadh, a annoncé, samedi, le Pr. Tahar Rayane, Chef de service néphrologie au CHU Nafissa Hamoud (ex-Parnet).
S'exprimant en marge de la rencontre organisée par l'Agence nationale des greffes en coordination avec la Société algérienne de néphrologie, à l'occasion de la Journée mondiale du rein coïncidant avec le 14 mars, sous le slogan "Pour un rein sain", Pr. Rayane a précisé que l'Agence et la Société avaient lancé une caravane de sensibilisation aux maladies rénales chroniques, qui devrait sillonner plusieurs wilayas partir d'El Bayadh, puis Béchar et d'autres wilayas.
Il a souligné, à ce propos, la nécessité de protéger cet organe "noble", étant donné qu'il joue un rôle important dans le corps humain, faisant état, à cet égard, du recensement de 4 millions d'Algériens qui souffrent des maladies rénales chroniques, qu'il s'agisse de malformations congénitales, d'inflammations, ou de d'atteinte d'autres maladies tels que le diabète et l'hypertension artérielle qui, à eux seuls, sont à l'origine de 50% des cas d'insuffisances rénales chroniques dont le nombre s'élève à 24.000.
En ce qui concerne la prévention des reins contre l'insuffisance chronique, le spécialiste a appelé à la nécessité pour le patient de faire un contrôle périodique de l'hypertension artérielle et de la glycémie, affirmant que l'équilibre entre ces deux derniers, accompagné d'un régime alimentaire sain, préviendrait le patient des complications dangereuses.
Pour ce qui est de l'augmentation du nombre des patients qui nécessitent une greffe de rein, le professeur a estimé que cette question "est due au manque de donneurs et au refus des familles de prélever les organes de leurs proches décédés", un problème qui découle, dit-il, de l'absence de confiance entre le système de santé et le patient, appelant, à ce titre, les autorités publiques à la nécessité "de rétablir cette confiance à travers l'amélioration de l'accueil au niveau des hôpitaux et l'humanisation des prestations".
Pour sa part, le président de la Société algérienne de néphrologie, Mustapha Hammouche a appelé à la nécessité de renforcer le dépistage précoce des maladies rénales chez la tranche âgée de 60 ans et plus, car plusieurs maladies conduisant à la dégradation de cet organe sont liées au facteur de l'âge.
De son côté, le spécialiste à l'Agence nationale des greffes, Dr. Mossaab Filali a fait état du lancement d'un programme national pour la mise en place des mécanismes de la liste nationale des patients en attente de transplantation, affirmant que cette dernière garantirait la priorité et l'organe dont aura besoin chaque patient.
Il a fait savoir, par la même, que l'Agence avait installé, en collaboration avec l'Agence française de biomédecine, une équipe médicale chargée de la mise en place d'un système informatique de gestion de la liste nationale des greffes et d'assurer le contrôle médical après la transplantation dont bénéficie le patient.
Le même interlocuteur a indiqué également que cette opération qui sera effectuée par 14 établissements hospitalo-universitaires (CHU) et certains établissements spécialisés autorisés, nécessiterait la conjugaison des efforts de la société tout entière, y compris les médias, les associations et les médecins.