Des milliers de Libyens sont sortis vendredi dans les principales villes du pays pour manifester contre l'agression militaire lancée par les troupes de Khalifa Haftar pour contrôler la capitale Tripoli.
Les manifestations pacifiques organisées notamment à Tripoli et Misrata, retransmises en direct par des chaines de télévisions locales, ont drainé des foules imposantes en cette journée printanière.
Plusieurs intervenants ont pris la parole rejetant à l'unanimité la "guerre contre la capitale" ainsi que "le coup d'Etat contre les autorités civiles du pays".
"Haftar est un criminel de guerre", "Non à la militarisation du pouvoir", "Non au remplacement d'un dictateur par un autre", "Tous ensemble derrière le gouvernement d'union national"," Non au pouvoir des militaires", "Oui pour une Libye, Etat civil", pouvait-on notamment lire sur les banderoles brandies à l'occasion par les manifestants.
Avec son Armée nationale libyenne (ANL), non reconnue sur le plan international, le maréchal Khalifa Haftar a lancé le 4 avril des hostilités pour s'emparer de Tripoli, siège du gouvernement d'union nationale (GNA), dirigé par Fayez al-Sarraj et reconnu par la communauté internationale.
En face, les forces pro-GNA ont affiché leur détermination à ne ménager aucun effort pour faire cesser les agressions menées par le maréchal Khalifa Haftar.
L'armée loyale s'est aussi engagée à venir en aide aux citoyens pris au piège des combats qu ont fait des dizaines de morts et déplacé des milliers de personnes.
Par ailleurs, les appels de la communauté internationale à la désescalade se multiplient pour ouvrir la voie à la tenue de la Conférence nationale prévue initialement à la mi-avril mais reportée sine die à la suite des combats à Tripoli.
Cette conférence avait pour objectif de dresser une feuille de route en vue de mettre fin à la période de transition chaotique qui perdure depuis la chute du régime de Maamar el-Gueddafi en 2011.