Martin Griffiths, l'envoyé spécial des Nations Unies au Yémen, a annoncé lundi que les parties belligérantes au Yémen avaient finalement accepté les conditions d'un redéploiement des forces dans la ville portuaire de Hodeida, sur la mer Rouge.
"Les deux parties ont maintenant accepté le plan détaillé de redéploiement pour la phase 1", a déclaré M. Griffiths au Conseil de sécurité des Nations Unies via une liaison vidéo depuis Amman, ajoutant que "cela a pris plus de temps que prévu, mais nous sommes heureux que cela se soit produit".
Le redéploiement des forces avait été convenu en décembre dernier dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu conclu à Stockholm, en Suède, qui offrait le meilleur espoir depuis des années d'avancer sur la voie de la fin de la guerre.
"Je suis reconnaissant aux deux parties pour l'engagement constructif qui nous a permis d'atteindre ce point", a dit M. Griffiths. "Nous allons maintenant agir rapidement pour résoudre les derniers problèmes en suspens liés à la phase deux et au statut des forces de sécurité locales", a-t-il ajouté.
M. Griffiths a précisé qu'il avait reçu des assurances du dirigeant Houthi Abdul-Malik al-Houthi lors de leur rencontre à Sanaa la semaine dernière, selon lesquelles ses forces appuieraient l'accord de Hodeida, mais il a aussi exprimé sa prudence compte tenu des nombreux retards qui sont déjà intervenus.
"Rendre cela possible n'est pas une décision facile à prendre pour les parties", a-t-il souligné.
Lors de sa dernière intervention devant les membres du Conseil de sécurité lors des consultations du 13 mars, M. Griffiths a déclaré que si l'impasse persistait, il pourrait organiser une réunion "politique" du Comité de coordination du redéploiement, qui comprendrait le général Michael Lollesgaard du Comité et des représentants de celui-ci, l'envoyé spécial et les dirigeants politiques des deux parties belligérantes.
Le Yémen est plongé dans une guerre civile depuis la fin de 2014, lorsque les rebelles Houthis se sont emparés de la capitale Sanaa et renversé le gouvernement du président Abdrabbo Mansour Hadi. Une coalition dirigée par l'Arabie saoudite affronte les Houthis depuis 2015. La guerre a coûté la vie à plus de 10 000 personnes et déclenché une grave crise humanitaire.