Les Etats-Unis ont appelé jeudi "les gouvernements aux vues similaires" à faire preuve de prudence et à se coordonner en matière de réseaux 5G.
"C'est seulement sous la conduite de gouvernements aux vues similaires que nous serons en mesure de développer, déployer et gérer des infrastructures de communications 5G sûres et fiables", a dit Joshua Steinman, assistant du président américain Donald Trump en charge de la sécurité informatique, lors d'une conférence à Prague.
La sécurité nationale est un critère obligatoire dans le choix des fournisseurs de technologies de communication, a-t-il estimé.
M. Steinman a appelé les gouvernements partageant cette idée à ne pas s'engager à l'égard d'un système ou d'un vendeur avant d'avoir évalué les technologies disponibles et les risques sur l'ensemble du cycle de vie d'un réseau 5G.
Le gouvernement américain a interdit à ses agences d'acquérir des équipements de Huawei, craignant que les services de renseignement chinois puissent "espionner" leurs communications et accéder à des infrastructures essentielles du pays.
Washington invoque notamment une loi chinoise qui oblige Huawei à aider les autorités à collecter des renseignements et à fournir d'autres services.
Le Commissaire européen à la Sécurité, Julian King, a fait une intervention dans le même sens, transmise dans un message vidéo. "On a besoin d'urgence d'une action coordonnée pour protéger nos infrastructures numériques essentielles, surtout concernant les réseaux 5G, qui représentent un point critique, potentiellement de très grande importance", a dit le commissaire de l'UE.
"Les décisions au niveau national doivent être coordonnées, car elles ont des implications européennes", a-t-il ajouté, tout en prenant soin de préciser que ces recommandations "ne visent aucune entreprise ni aucun pays" en particulier.
En décembre, l'agence tchèque chargée de la cybersécurité a mis en garde contre le recours aux équipements et au logiciels de Huawei, invoquant un risque pour la sécurité nationale.
Cependant, le président tchèque Milos Zeman a rencontré la semaine dernière un responsable de Huawei à Pékin et l'a assuré de sa solidarité. "La campagne contre Huawei n'est fondée sur aucune preuve matérielle", a insisté son porte-parole Jiri Ovcacek dans un communiqué.