Les députés au parlement libyen, qui ont tenu jeudi leur première session à Tripoli, ont protesté contre l'agression lancée par le genéral à la retraite Khalifa Haftar contre la capitale libyenne le 4 avril, dénonçant "une guerre injustifiée", a indiqué un porte-perole.
"Entre 40 et 50 députés ont décidé de boycotter les travaux du Parlement pour marquer leur désaccord avec l'offensive de Haftar", a précisé le porte-parole Abdelhamid al-Assadi lors de la première réunion officielle de ces élus à Tripoli.
"Nous nous réunissons avec nos collègues des différentes villes pour souligner les effets dévastateurs de la guerre injustifiée contre la capitale et prendre position pour faire cesser les combats", a déclaré Sadeq al-Keheli, le doyen de ces députés. "Nous allons continuer ces réunions (à Tripoli) jusqu'à ce que toutes les actions militaires et la menace contre Tripoli cessent", a-t-il ajouté, appelant "tous les députés à se joindre" à ce groupe.
Un élu de Nalout (ouest), Salem Ganan, cité par des agences, a affirmé que les parlementaires n'avaient pas été informés de l'offensive. "Nous n'en savions rien (...) Lorsqu'elle a commencé, nous étions en session pour discuter de la Conférence interlibyenne" qui devait se tenir sous l'égide de l'ONU du 14 au 16 avril pour tenter de sortir le pays du chaos dans lequel il est plongé depuis la chute de l'ancien régime de Maammar el Guedhafi en 2011.
En raison de l'offensive de Haftar, cette conférence a été reportée sine die.
Le 13 avril, le Parlement libyen, qui est reconnu par la communauté internationale, a déménagé à Benghazi, une autre ville de l'Est. Le parlement a tenu sa première séance ce jeudi à Tripoli, après un mois d'hostilités qui ont fait 376 morts et 1822 blessés, sur fond d'appels internationaux à faire prévaloir le dialogue et la concertation politique pour mettre fin à l'effusion de sang.
La séance du parlement a été présidée par le député, Sadek Elkahili, doyen des députés en présence des notables de la région, de responsables des communes au début des travaux qui se sont poursuivis ensuite à huis clos.