La communauté nationale à l'étranger, au même titre que l'ensemble des Algériens du pays, tient à ne pas rester à l'écart du changement politique historique qui s'opère présentement en Algérie. A Marseille comme à Paris, les "forcés à l'éxile", ont les yeux et le coeur rivés sur le pays. Dès le 22 février, lors de la première grandiose et mémorable manifestation contre le cinquième mandat de l'ex-président Bouteflika, des comités se sont constitués pour se mettre au diapason du formidable et extraordinaire élan populaire qui a gagné l'ensemble du territoire national.
A Marseille, le CADSA (Collectif pour une alternative démocratique et sociale en Algérie) continue à mobiliser, toutes les semaines et par des moyens dérisoires, les membres de notre communauté dans le département des Bouches-du-Rhones, et des marches ont lieu chaque dimanche avec les mêmes slogans qu'en Algérie, et autant d'humour, de sourires, d'engagements et surtout d'espoir pour la jeunesse.
Ce dimanche encore, et pour le 11e acte, les manifestants, notamment les jeunes et les femmes, ont démontré leur détermination à poursuivre leur mouvement, y compris pendant le mois sacré du Ramadhan.
A Paris, malgré le froid qui s'abat ces jours-ci sur l'Hexagone et les averses de pluie, les dizaines d'Algériens, brandissant des drapeaux et des pancartes, ont réitéré leurs revendications qui se résument dans le changement radical du régime actuel du pays, le départ de tous les responsables politiques, l'instauration des conditions pour une transition politique démocratique afin de permettre au pays d'aller vers une République nouvelle.
Une République, ont-ils expliqué, qui consacre un Etat de droit, la justice sociale, la mise en perspective d'un «vrai» développement économique mettant en valeur les compétences algériennes de l'intérieur et de la diaspora.
«Pour une assemblée constituante», «Pour une Algérie plurielle, nationale et du juste milieu», «Jeunes + Liberté + Justice + Equité = Une nouvelle Algérie», lit-on dans les pancartes soulevées par les manifestants, dont certains soulevaient des portraits de martyrs comme Larbi Ben M'hidi, Abane Ramdane, colonel Amirouche, colonel Si el-Haouès.
Les manifestants ont également demandé la libération de la justice, et de la presse, insistant sur la restitution au peuple sa souveraineté par l'application des articles 7 et 8 de la Constitution.
Des animateurs du rassemblement, qui s'est déroulé à la place emblématique de la République, ont demandé aux Algériens de la patience pour qu'il y ait le changement radical du système. «Patience chers concitoyens. Nous avons attendu 57 ans et nous n'allons pas abdiquer jusqu'à la mise en place d'une République de justice sociale», a déclaré aux manifestants un des animateurs se servant d'un mégaphone. Les manifestants ont tenu à scander d'une seule voix qu'ils investiront la place de la République pendant le mois du ramadan.
Radio Algérie Multimédia /APS