Plus d'un million et demi d'électeurs mauritaniens sont appelés aux urnes samedi au premier tour de l'élection présidentielle pour élire parmi six candidats en lice, leur président qui succèdera au sortant Mohamed ould Abdel Aziz.
Avant de clôturer leur campagne électorale jeudi à Nouakchott, les candidats ont sillonné le pays, commençant par les régions pastorale de l'Est et agricole du Sud-Ouest, viviers convoités d'électeurs dans ce pays de 4,5 millions d'habitants.
La liste définitive des candidats dans la course à la présidentielle a été validée par le Conseil constitutionnel mauritanien, dont celui du parti au pouvoir, Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed Ould Ghazouani, un proche du président sortant.
Cet ex-chef d'état-major en 2008, avant un passage au gouvernement comme ministre de la Défense de novembre à mars 2018, a précisé au cours d’un meeting électoral lundi à Akjoujt, que son programme, "objectif et ambitieux", vise à réaliser entre autres, "la stabilité du pays, le renforcement de sa sécurité, de son unité, l’éradication de la pauvreté, du chômage".
Face à lui, se présente notamment l'ancien Premier ministre de transition (2005-2007), Sidi Mohamed Ould Boubacar, soutenu par une coalition comprenant le parti Tewassoul (d'obédience religieuse), principale force d'opposition, et des petites formations dissoutes faute de résultats électoraux suffisants, issues de la majorité.
Au Quartier Général de l’ancien Premier ministre, on souligne qu'on voit en Sidi Mohamed ould Boubacar, l'"homme d’espoir, d’avenir", qui pourra "transformer le pays et opérer des réformes, surtout dans l’enseignement".
Pour sa part, le militant Biram Dah Abeid s'est de nouveau présenté candidat. Il était arrivé en deuxième position, avec seulement quelque 9% des voix, lors de la présidentielle de 2014, boycottée par les principaux partis d'opposition.
Le candidat a promis lors d'un meeting électoral à Kankossa (Assaba) qu’en cas de victoire, il mettra fin aux "souffrances des citoyens qui sont dans les zones enclavées", et qu'il £uvrera à "relever le niveau des prestations sanitaires et de l’enseignement ainsi que celles de l’environnement".
Le chef du parti de l'Union des forces du progrès (UFP, gauche), Mohamed Ould Maouloud également en lice, est quant à lui soutenu par l'opposition historique incarnée par Ahmed Ould Daddah, président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), atteint par la limite d'âge (75 ans).
Il a présenté les grands axes de son programme électoral lors d'un meeting populaire à la capitale, s'engageant s’il est élu, a, entre autres, "instaurer la justice en Mauritanie et d’accorder une importance au monde rural".
Le Conseil constitutionnel a également validé la candidature du journaliste Kane Hamidou Baba, candidat malheureux à la présidentielle de 2009 (moins de 2%) qui a promis cette fois dans la ville de Kiffa, "des opportunités d’emplois aux jeunes et l’insertion des femmes dans la vie active", et également "d’édifier l’Etat de justice, de réaliser l’égalité, de protéger les libertés individuelles et collectives", estimant le scrutin du 22 juin "essentiel" dans la détermination de l’avenir du pays.
Le nouveau postulant, Mohamed Lemine El-Mourteji El Wafi , expert financier et haut fonctionnaire au Trésor mauritanien, a affirmé à Nouakchott, qu'en cas de victoire, il entamera "sans tarder l'application de son programme électoral qui donne la priorité à l'enseignement, la santé, l'économie, ainsi qu'aux affaires sociales et à la sécurité", selon l'agence mauritanienne d'information.
Dimanche, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a qualifié de "positif" le climat ayant entouré la campagne électorale préparatoire du scrutin du 22 juin, assurant que toutes ses structures sont fin prêtes pour la supervision des opérations de vote, qui seront, par ailleurs, surveillées par les représentants de la société civile.