Entre deux à trois millions de réfugiés syriens se trouvant en Turquie ou en Europe pourraient être "réinstallés" en Syrie si la "zone de sécurité" dans le nord du pays se concrétisait, a affirmé mercredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan.
"Nous pourrons y installer, selon la profondeur de la zone de sécurité, entre deux et trois millions de réfugiés syriens actuellement en Turquie ou en Europe", a déclaré le chef de l'Etat turc lors d'un discours à Ankara, repris par des médias.
La Turquie et les Etats-Unis s'efforcent de créer une zone tampon à l'est de l'Euphrate qui séparerait la frontière turque des zones syriennes contrôlées par une milice kurde, considérée comme "terroriste" par Ankara.
L'un des objectifs de cette "zone de sécurité" pour Ankara est de pouvoir y renvoyer une partie des plus de 3,6 millions de réfugiés syriens installés en Turquie.
Si les troupes turques et américaines ont déjà effectué une première patrouille conjointe dans le nord-est de la Syrie, les contours exacts de la future zone tampon restent flous.
Lundi, lors d'un sommet sur la Syrie qui s'est tenu à Ankara en présence des présidents russe, Vladimir Poutine, et iranien, Hassan Rohani, M.
Erdogan avait déjà évoqué le nombre de deux millions de réfugiés pouvant y être installés, ajoutant toutefois qu'ils pourraient dépasser les trois millions si la "zone de sécurité" s'étendait jusqu'à Deir Ezzor et Raqqa, plus au sud en territoire syrien.
Le président turc, a, par ailleurs, mis en garde Washington mercredi, assurant que si la zone n'est pas mise en place dans les deux prochaines semaines, la Turquie mettra en œuvre ses "propres plans opérationnels".