Dans son reportage «Au coeur de la société », la Radio Chaine 3 a mis ses projecteurs sur le logement LPP (Logement promotionnel public). La formule qui a avait fait le bonheur des couches moyennes a fini par désenchanter de nombreux souscripteurs. En plus de son prix excessif, le produit livré ne répond pas aux normes, haut standing, promises par les responsables.
Lancée en grandes pompes en juillet 2013 pour répondre aux besoins des couches moyennes dont le revenu mensuel est égal ou supérieur à six fois le SNMG, le programme du Logement promotionnel public est devenu un calvaire pour les souscripteurs. Après une révision à la hausse du prix du mètre carré de 45 000 DA à 100 000 DA, les souscripteurs ont dû d'abord serrer la ceinture pour payer dans les délais les deux tranches (500 000 DA et 1 500 000 DA) exigées par l’entreprises (ENPI) en charge de la réalisation du programme.
Mais les mésaventures ne s’arrêtent pas là. A la grande déception des souscripteurs, l’ENPI a opté pour des orientations «forcées» dans le choix des sites.
De la solvabilité des couches moyennes
Ceux parmi les postulants qui avaient pris leur mal en patience et réussi à relever, avec beaucoup de difficultés, ces défis dignes d’un parcours de combattant, ont dû faire face à «la réalité des prix». En dehors des quelques bénéficiaires qui avaient déjà des économies leur permettant de payer l’intégralité de leurs logements, la majorité des demandeurs étaient contraints de recourir au crédit bancaire.
Avec un taux d’intérêt de 3%, tel qu’exigé par la loi, les souscripteurs sont pour la plupart insolvables aux yeux des banques. Les souscripteurs dont l’âge est avancé, ceux qui ont perdu leur travail ou ont vu leurs salaires diminuer à cause de la conjoncture économique ou d’un divorce…, ont vu leur rêve se dissiper.
C’est le cas d’une souscriptrice rencontrée par le journaliste de la Chaine 3. «Moi, je suis fonctionnaire et mon mari a pris une retraite anticipée, raconte-t-elle. Une fois à la CNEP, la banque nous a refusé la demande de prêt, puisque notre revenu de ménage est réduit. Donc, il fallait payer cache alors que nous ne disposons pas de cet argent», regrette-t-elle. C’est ainsi que le rêve de cette souscriptrice qui, loin d’être un cas isolé, s’évanoui après des années d’attente et d’espoir.
Qualité des logements : la désillusion au bout du chemin
Les demandeurs de logement qui avaient récupéré les clés de leurs logements après ce long parcours n’ont pas pour autant été satisfaits. La qualité des appartements «laisse à désirer». «J’ai trouvé tous les défauts du monde… y’avait des infiltrations de partout et des Matériaux de qualité médiocre», raconte Hakim qui a engagé des travaux de réparation avec la facture salée de…1 500 000 DA.
«Les bénéficiaires» et «les victimes» de cette formule ne savant pas à quel saint se vouer. Un comité des souscripteurs est créé pour fédérer tous ces mécontents et engager des actions afin de «réviser les prix des logements et les modalités de payement», avance la chargée de communication de ce collectif qui réclame principalement «une enquête» sur le programme LPP. Une contre-expertise est d’ores et déjà engagée par le collectif.
Plus de détails dans le reportage de Ryadh Lahri pour la Radio chaine 3.