Les députés britanniques ont donné jeudi, lors d'un vote historique après trois ans et demi de crise, leur approbation finale au texte qui permettra au Royaume-Uni de quitter l'Union européenne le 31 janvier.
La Chambre des communes, largement dominée par les conservateurs du Premier ministre Boris Johnson, a adopté le texte à 330 voix pour (231 contre).
Le texte doit maintenant être validé par la Chambre des Lords puis promulgué par la reine, ce qui devrait relever de la formalité.
Restera alors au Parlement européen à ratifier le traité.
Et le Royaume-Uni deviendra le 31 janvier à 23h00 (heure de Londres et GMT) le premier pays à quitter l'Union européenne, après trois reports du Brexit.
"Il est temps d'aller de l'avant", a insisté face aux députés le ministre du Brexit, Steve Barclay.
"Ce texte va garantir notre départ de l'Union européenne avec un accord qui donne de la certitude aux entreprises, protège les droits de nos citoyens et assure que nous reprenions le contrôle de notre argent, nos frontières, nos lois et notre politique commerciale", a-t-il ajouté, promettant de commencer "rapidement" les négociations avec l'UE.
Le 31 janvier, le Royaume-Uni quittera l'UE après plus de trois ans et demi de chaos politique.
Après le référendum de juin 2016, remporté à 52% par le "Leave", les Britanniques se sont déchirés sur le sujet et leur Parlement a rejeté l'accord négocié par l'ex-Première ministre Theresa May sans proposer d'autre scénario, faisant craindre jusqu'à récemment une sortie brutale ou un renoncement.
Cette fois, la majorité écrasante dont dispose Boris Johnson à la Chambre des communes depuis les législatives du 12 décembre laissait peu de place au doute.
Mais les défis ne sont pas résolus pour le bouillonnant "BoJo", arrivé au pouvoir en juillet.
L'accord de Brexit négocié avec Bruxelles règle dans les grandes lignes le divorce en garantissant notamment les droits des citoyens et en réglant le casse-tête de la frontière irlandaise.
Surtout, il vise à garantir un passage en douceur vers une nouvelle relation future qui reste à définir.
Il prévoit pour cela une période de transition courant jusqu'à la fin 2020.
Les Britanniques continueront d'appliquer les règles européennes et d'en bénéficier, sans siéger dans les institutions ni avoir leur mot à dire sur les décisions.
Ce délai s'annonce très court pour négocier des accords de libre-échange ou de sécurité qui, généralement, prennent des années à mettre en place.
Pour Boris Johnson, pas question de prolonger la transition au-delà de 2020, possibilité prévue par l'accord de Brexit.
Il l'a redit mercredi à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qu'il a reçue à Londres.
Ses services ont laissé cependant entendre qu'il pourrait se contenter d'un accord partiel si aucun compromis global n'était trouvé d'ici à la fin de l'année.
La cheffe de l'exécutif européen a, elle, prévenu que les discussions seraient "dures" et qu'il serait impossible de s'accorder sur "tous les aspects" sans extension des négociations: "Nous devons choisir des priorités".
Elle a averti que Bruxelles resterait ferme sur ses principes: "sans concurrence équitable en matière d'environnement, de travail, de fiscalité et d'aides d'Etat, vous ne pouvez pas avoir un accès de la plus haute qualité au plus grand marché commun du monde".