Le plan de paix américain pour le Moyen-Orient ne "passera pas", a soutenu mardi soir le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Le président palestinien a fait cette déclaration à Ramallah au terme d'une réunion des factions palestiniennes devant décider de la politique à suivre après l'annonce du projet américain à Washington.
"Il est impossible pour n'importe quel enfant, arabe ou palestinien, d'accepter de ne pas avoir El-Qods" comme capitale d'un Etat palestinien, a déclaré le président Abbas pour signifier l'étendue du refus palestinien de voir El-Qods devenir la capitale "indivisible" d'Israël comme l'a proposé le président américain.
Le mouvement palestinien Hamas, a formellement rejeté le plan présenté à la Maison Blanche. "Nous n'accepterons pas de substitut à El-Qods comme capitale de l'Etat de Palestine", a déclaré à la presse Khalil al-Hayya, un haut responsable du mouvement.
Ce plan "ne passera pas" et pourrait conduire les Palestiniens vers une "nouvelle phase" de leur lutte, avait prévenu le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, avant même l'annonce du président Trump.
Pour le mouvement libanais Hezbollah, cette proposition n'est qu'une "tentative d'éliminer les droits du peuple palestinien, historiques et légitimes".
L'Iran a jugé que "le plan de paix de la honte imposé par l'Amérique aux Palestiniens est la trahison du siècle et est voué à l'échec".
Pour le ministère turc des Affaires étrangères, ce projet "mort-né" est un "plan d'occupation visant à tuer une solution à deux Etats et à extorquer des territoires palestiniens".
La Jordanie a estimé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, que l'établissement d'un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 restait "la seule voie pour une paix globale et durable".
Le plan du président Trump se fonde sur une solution "à deux Etats" mais accorde nombre de garanties territoriales à Israël, bien au-delà des frontières existantes au moment de la guerre des Six Jours de 1967.
Le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell a réaffirmé son engagement "ferme" en faveur d'"une solution négociée et viable à deux Etats", indiquant que l'EU allait "étudier et évaluer les propositions avancées".
Cette formule de "solution négociée et viable à deux Etats, acceptable par les deux parties" a été reprise par le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas.
La Russie a pour sa part prôné des "négociations directes" entre Israélien et Palestiniens, afin de parvenir à un "compromis mutuellement acceptable".
"Nous ne savons pas si la proposition américaine est mutuellement acceptable ou non.
Nous devons attendre la réaction des parties", a déclaré aux agences russes le vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov.
A New York, le porte-parole des Nations Unies a rappelé que l'organisation internationale s'en tenait aux frontières définies en 1967.
"La position des Nations unies sur la solution à deux Etats a été définie à travers les ans par des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale auxquelles est tenu le secrétariat" de l'ONU, a précisé Stéphane Dujarric dans un communiqué.