Virus : Pékin met en garde contre la "panique inutile"

L'ambassadeur de Chine à l'ONU à Genève a mis vendredi en garde contre "la panique inutile" et les mesures de précaution "excessives" prises par certains pays face à l'épidémie de pneumonie virale, élevée au rang d'urgence internationale par l'OMS.

"Il n'est pas nécessaire de paniquer inutilement, ni de prendre des mesures excessives", a déclaré le représentant chinois, Xu Chen, soulignant que "l'OMS faisait pleinement confiance à la Chine".

"J'espère qu'une attitude calme, rationnelle, scientifique et objective pourra prévaloir face au développement de cette épidémie".

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti que les restrictions à la circulation des personnes et des biens pendant une urgence de santé publique pourraient s'avérer "inefficaces", perturber la distribution de l'aide et plomber l'économie des pays touchés.

Vendredi, elle a souligné que la fermeture des frontières pouvait être contre-productive en poussant les personnes à voyager illégalement, favorisant la propagation de l'épidémie.

La Russie, Singapour et la Mongolie ont annoncé la fermeture de leurs frontières aux voyageurs venant de Chine afin de tenter de limiter la propagation de l'épidémie.

D'autres pays envisagent ou ont pris des mesures de protection internationales face à la menace.

Si l'immense majorité des cas de contamination restent localisés en Chine, au premier chef dans la province du Hubei (centre) et sa capitale, Wuhan, une centaine ont également été déclarés dans une vingtaine d'autres pays, y compris en Europe.

M. Chen a indiqué que seulement 1% des personnes touchées par le virus vivaient en dehors du territoire chinois, "ce qui signifie que les mesures prises par la Chine sont très efficaces".

Interrogé sur le cordon sanitaire qui interdit à quelque 56 millions d'habitants de quitter cette zone, l'ambassadeur chinois a indiqué qu'il n'était pas possible de prédire la durée de la mesure.

Mais il a souligné que les mesures prises par Pékin étaient acceptées par la population: "Tout le monde coopère".

L'OMS a déclaré jeudi que l'épidémie était "une urgence de santé publique de portée internationale".

M. Chen, premier responsable chinois à s'exprimer après cette annonce, a estimé que cette mesure "avait été prise pour éviter la propagation de l'épidémie, et non contre un pays en particulier".

"Nous avons la capacité de vaincre la maladie", a-t-il dit à plusieurs reprises.

"Tant que l'on nous fait confiance, je pense que nous pouvons gagner la bataille. La coopération internationale et la confiance sont ce dont nous avons besoin", a-t-il insisté, se félicitant de la "transparence" des autorités de son pays dans cette crise.

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