Les disponibilités des masques médicaux devront atteindre 50 millions d'unités "assez rapidement", grâce à la production localement de 11 millions d'unité et à l'importation en cours de 15 millions d'unités, en plus des stocks initiaux, estimés à 45 millions d'unités mais dont une bonne partie a été déjà distribuée depuis le début de propagation du coronavirus, a indiqué samedi à l'APS le ministre délégué chargé de l'Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed.
M. Benbahmed fait savoir que la production nationale de ces masques pourrait être augmentée à 500.000 unités/jour pour répondre aux besoins en la matière.
"Sur les 11 millions d'unités produites, 7 ou 8 millions sont répartis sur les hôpitaux et près de 2 millions se trouvent au niveau de la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH)", a-t-il détaillé.
"En Algérie, nous avons la chance, par rapport à d’autres pays de la région, d'avoir des producteurs de masques, des producteurs de gels hydro-alcoolique et des producteurs de médicaments liés à cette pandémie", a-t-il observé.
Selon le ministre, l'Algérie possède quatre (4) producteurs de masques médicaux ainsi qu'une douzaine de fabricants de solutions hydro-alcooliques publics et privés.
Concernant les masques médicaux, M. Benbahmed a fait savoir que ceux-ci avaient commencé à être très exportés illégalement dès l'apparition du coronavirus en Chine, ce qui a nécessité l'intervention des pouvoirs publics pour faire cesser les réseaux illégaux d'export de ce produit.
"Lorsque la demande pour un produit est multipliée du jour au lendemain par cent ou par mille, des phénomènes spéculatifs se mettent en place à travers l’export ou des réseaux parallèles ou du stockage ou même par l’augmentation de prix", a-t-il expliqué.
Ainsi, "l’Etat a très rapidement réuni l’ensemble des producteurs de masques et réquisitionné leurs stocks et leur production", selon le ministre délégué.
Cependant les producteurs de masques médicaux faisaient face à une problématique quant à la disponibilité de la matière première.
Ces masques sont en effet composés de feuilles de papier au milieu desquels il y a un filtre, le "Melt blown".
"Nous sommes actuellement en train d’aider ces opérateurs avec des pays amis de l’Algérie pour se procurer rapidement cette matière première", a affirmé M. Benbahmed.
Utiliser les masques de manière rationnelle
Par ailleurs, et dans l'optique d'une utilisation raisonnable de ces masques, le ministre délégué a indiqué qu'il a été demandé aux services hospitaliers du pays de rationaliser l’usage de ces masques qui seront orientés vers les hôpitaux où il y aura des foyers épidémiques.
"Nous avons fait une note aux personnels de santé et aux pharmacies hospitalières pour ne délivrer ces masques que par des quotas aux professionnels de la santé qui sont en contact avec les malades", a-t-il confié, assurant que les stocks de ce produit détenus par l'Algérie "suffisent largement face au rythme actuel de propagation du coronavirus".
Cependant, M. Benbahmed a souligné l'intérêt de "ne pas gâcher ce stock de masques", estimant nécessaire d'utiliser ces masques de manière rationnelle sachant que ceux-ci ne sont pas destinés à protéger les personnes qui les portent, a-t-il expliqué.
Selon lui, les citoyens ne doivent utiliser les masques uniquement que s’ils contractent des signes de rhume, une fièvre modérée ou un petit mal de gorge pour ne pas transmettre de virus à d'autres personnes.
Pour le même responsable, l'Algérie se conforme aux recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), en matière de mesures d’hygiène, de sécurité, mais également en matière de protocoles médicamenteux, de désinfection ou pour les tests de dépistage.
"L'OMS préconise que les masques ne soient utilisés uniquement par les malades pour qu’ils ne projettent pas leurs microbes sur les personnes saines.
Lorsque vous mettez un masque, vous n’êtes pas protégés de la maladie, vous protégez les autres", a-t-il insisté.