Le ministre du commerce, Kamel Rezig a indiqué, lundi, que son secteur avait engagé la radiation des commerçants dont la culpabilité a été prouvée en matière de spéculation, monopole ou vente de produits périmés.
Dans un entretien accordé à l'APS, le ministre a fait savoir que ces mesures interviennent en concrétisation des orientations contenues dans le communiqué du Haut Conseil de Sécurité, prévoyant la radiation de tout commerçant dont la spéculation, le monopole ou la commercialisation des produits périmés sont avérés.
Il a précisé, dans ce sens, que les directeurs du Commerce au niveau des wilayas ont été instruits du suivi de ces violations, sous la supervision des walis.
Des mesures coercitives ont été prises, en coordination avec les autorités sécuritaires, contre les commerçants illégaux, les spéculateurs et ceux qui vendent des produits périmés, a-t-il ajouté faisant état de la saisie d'importantes quantités de marchandises dont la durée de validité a été dépassée.
Estimant que c’est là des opérations "inédites" ces 20 dernière années, Rezig a indiqué que son département a fait le choix de "la politique de la carotte avec les commerçants intègres et du bâton à l’égard des malhonnêtes".
Il a ajouté que les produits saisis, lors des différentes opérations, ont été mises "à titre exceptionnel" à la disposition des walis en tant que réserves à partager aux nécessiteux au lieu de les orienter vers la direction des Domaines comme stipule la loi, soulignant la mise en place, dans chaque wilaya, d’une instance ayant pour mission la distribution des aides aux catégories nécessiteuses.
Le ministère du Commerce exerce les prérogatives qui lui sont attribuées, et fixées par la loi, consistant en la régulation, la supervision et le suivi des offices et des entreprises publiques et privées", a soutenu Me Rezig battant en brèche les allégations d’un quelconque impact négatif sur les prix du fait de la lutte contre la spéculation et la fraude.
Il a expliqué que les marchés ont été impactés durant les premières semaines de la propagation du Coronavirus suite aux mesures limitant les rassemblements à travers la fermeture des grands espaces commerciaux, suscitant chez le citoyen une frénésie d’achats pour stocker.
Selon le premier responsable du secteur, la forte demande sur les produits alimentaires, "beaucoup plus importante que les prévisions" et la multiplication des quantités consommées ont entrainé une rupture de stock en très peu de temps, toutefois, le ministère a réussi par une série de mesures, a-t-il assuré, à stabiliser les marchés, que ce soit pour les produits alimentaires ou les fruits et légumes, à travers les 48 wilayas.
Exhortant les citoyens à un changement de comportement de consommation, il a indiqué que la dernière période a enregistré la consommation de deux mois de produits alimentaires, en particulier le blé dur (semoule), ce qui a provoqué une stagnation de l'activité des boulangeries.
Rezig a tenu à rassurer que les quantités de produits alimentaires disponibles en stock sont suffisantes pour un approvisionnement jusqu'au premier trimestre de 2021.
Evoquant les différents contacts avec les fournisseurs et les producteurs ayant permis au secteur de rétablir la stabilité du marché, notamment en ce qui concerne la semoule, le ministre a rappelé les mesures de vente directe par les minoteries aux citoyens afin de réduire la pression, après les instructions données aux 48 directeurs de wilaya et 8 directeurs régionaux.
Cette opération s'est répercutée sur les prix qui ont baissé à un niveau "raisonnable" après une flambée spectaculaire durant les premiers jours de cette crise sanitaire, a-t-il ajouté.
En conclusion, le ministre a tenu à saluer les agents du commerce, qui travaillent sur le terrain en dépit des conditions sanitaires difficiles, pour leur contribution tout au long de la semaine à la stabilisation des marchés, en coordination avec les services de sécurité.