Le Japon va rejoindre vendredi la liste des pays ayant lancé une application mobile de traçage des contacts afin de suivre et mieux anticiper le développement du coronavirus dans l'archipel, sans pour autant collecter les données personnelles.
Lors d'une conférence de presse, le ministre chargé de la lutte contre la pandémie, Yasutoshi Nishimura a annoncé jeudi : "c'est un outil important pour protéger vos vies, s'il vous plaît installez-le", a demandé L'application, développée sous la direction du ministère de la Santé, enregistrera grâce à la technologie bluetooth des données cryptées du smartphone des utilisateurs lorsqu'ils seront à proximité les uns des autres.
Les utilisateurs testés positifs au coronavirus enregistrent cette information volontairement, le programme avertira ensuite les autres utilisateurs ayant passé au moins 15 minutes à moins d'un mètre de distance de cette personne.
L'application n'enregistrera en revanche aucune donnée personnelle, comme le numéro de téléphone ou la géolocalisation, afin que "vous ayez un sentiment de sécurité" à ce sujet, a expliqué le porte-parole du gouvernement Yoshihide Suga.
Ce type d'application, sous diverses formes, a été lancé dans plusieurs dizaines de pays, suscitant des inquiétudes quant au respect de la vie privée et la surveillance par les autorités.
Le mouvement est parti d'Asie, la Chine en lançant même plusieurs qui utilisent soit les données de géolocalisation via les réseaux mobiles, soit les données enregistrées lors de trajet en train ou en avion, ou lors du passage de points de contrôle sur autoroute.
Dans ce pays, premier touché par l'épidémie, leur usage obligatoire et systématique a joué un rôle clé dans la levée des confinements régionaux et pour réduire le nombre de nouveaux cas.
A Hong Kong et Taïwan, les applications utilisent le positionnement GPS et le wifi pour suivre les personnes en quarantaine alors qu'en Corée du Sud, un système d'alarme par SMS prévient les personnes qui se trouvaient dans un lieu où est passé une personne infectée.
Le Japon reste globalement peu touché par le virus, avec moins de 18.000 cas et 935 décès enregistrés depuis le début de la pandémie.
Le pays avait été placé sous état d'urgence en avril, alors que le nombre de cas augmentait, mais celui-ci a été levée courant mai, le gouvernement appelant régulièrement depuis les Japonais à faire preuve de prudence.