Affaire Ali Haddad : 2e jour du procès, nombre d’accusés auditionnés

Le tribunal de Sidi M’hamed a repris mardi la deuxième audience du procès de l’homme d’affaires Ali Haddad par l’audition de ce dernier, de membres de sa famille et des deux ex premier ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal.

Lors de cette audience, Ali Haddad et ses frères, Meziane, Amor et Sofiane ont rejeté de nouveau toutes les accusations de corruption qui sont retenues contre eux dans cette affaire tout comme les autres accusés à savoir : les deux anciens premier ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal et les ex ministres Amar Ghoul, Boudjemaa Talai, Abdelkader Kadi, Abdelghani Zaalane, Abdeslem Bouchouareb, Bedda Mahdjoub, Youcef Yousfi et Amara Benyounes en plus d’anciens cadres supérieurs.

Ahmed Ouyahia a réfuté toutes les accusations à son encontre, déclarant qu’il avait "traité avec les opérateurs économiques à pied d’égalité et en toute transparence". Réfutant que son épouse soit propriétaire d’une société, il a affirmé "avoir informé l’ancien Président de la République de tous ses biens".

Evoquant les marchés attribués en gré à gré simple au Groupe Haddad en dépit de leurs montants faramineux, Ouyahia a expliqué qu’"en tant Premier ministre il ne faisait qu’appliquer les instructions de l‘ancien Président de la République en réunions du Conseil des ministres".

Le pays "avait connu, à l’époque, une aisance financière parallèlement à la croissance des besoins des citoyens auxquels l’Etat avait fait face par un programme d’investissement public de 34.000 mds DA entre 2005 et 2014", a-t-il ajouté.

Rappelant que le Gouvernement avait attribué, sous sa conduite, "près de 1.000 marchés en gré à gré simple", il a précisé avoir adressé aux membres du gouvernement une correspondance en mars 2011 leur rappelant "les instructions du Président de la République d’accélérer la réalisation des projets de développement".

"Les marchés avaient été attribués en gré à gré simple en application de lئarticle 43 du code des marchés publics, régissant le caractère urgent et le besoin national marchés en gré à gré simple, " a-t-il affirmé.

Concernant l’octroi de projets relatifs aux Ressources en eau à Bechar à Ali Haddad, Ouyahia a répondu que cette décision se justifiait par "la nécessité de répondre aux revendications exprimées par les citoyens de cette wilaya par des manifestations".

Admettant une dissimilation concernant la politique de développement pendant les dernières 20 années, "dont moi (Ouyahia) avait fait partie", il a avancé comme argument que faiblesse des moyens de réalisation qui étaient en deçà des besoins nationaux a permis aux étrangers d’investir à hauteur de 20 mds DA par an dans tous les secteurs.

De son côté, Abdelamlek Sellal a soutenu qu’il "exécutait simplement" le Plan d’action du gouvernement adopté par le Parlement, niant avoir "ordonné" l’octroi de marchés à Ali Haddad.

"Après son malaise en avril 2013, le Président Bouteflika s’était un peu retiré et je me suis retrouvé dans les premières lignes de la gestion politique du pays, ce qui mئa empêché de poursuivre la mise en œuvre du programme d’équipement, notamment avec la chute des cours de pétrole", a-t-il expliqué.

Affirmant qu’en dépit de sa "conviction personnelle que lئancien régime était arrivé à son bout et qu’il fallait un changement", il a soutenu que "beaucoup de choses positives avaient été réalisées en faveur du citoyen, dont des projets dans le secteur des ressources en eau qui nous ont épargné l’importation des eaux à partir de Marseille (France) et le traitement de la salinité de l’eau potable à Oran".

Concernant lئexclusion du Groupe Industriel des Ciments d'Algérie (GICA) du projet du ciment à Djelfa, il a expliqué que le Groupe "s’était retiré à la demande pressante du ministre de l’industrie de l’époque Abdeslam Bouchoureb", précisant que lorsqu'il était Premier ministre "il ne soumettait aucun projet au Conseil des ministres avant son examen en Conseil du gouvernement. "

Le tribunal a demandé "la présentation de l’ancien Secrétaire général du Gouvernement pour éclairage".

En réponse à des questions sur la campagne électorale de l’ancien président, Sellal a réitéré que "Bouteflika s’était présenté à un 5e mandant en tant que candidat indépendant sans l’intervention d’aucun parti politique". Il a affirmé, dans ce sens, que son travail dans sa campagne électorale était "volontaire et sans aucune rémunération".

Le procès se poursuit par l’audition des autres accusés.

 

 

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