Les établissements pénitentiaires seront équipés de milieux ouverts permettant une formation aux détenus pour leur meilleure intégration une fois libérés, a indiqué jeudi à Oran le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Belkacem Zeghmati.
Lors de son inspection du projet de réalisation d’un établissement pénitencier de 1.000 places à Misserghine dans le cadre de sa visite dans la wilaya, M. Zeghmati a souligné que "la stratégie adoptée jusqu’à présent pour la rééducation des détenus a montré ses limites", précisant que son département va créer des ateliers extérieurs permettant aux détenus de bénéficier d'une formation professionnelle qui leur permettra de mieux s’intégrer dans la société.
A ce propos, M. Zeghmati a soutenu que "la rééducation et la réinsertion sont deux concepts qu’on ne peut dissocier" et que le détenu "ne peut pas s’intégrer dans la société s’il passe toute la durée de son incarcération dans un milieu fermé sans apprendre quelque chose d’utile".
Cette réalité a incité le ministère à créer des ateliers externes dans des espaces ouverts, dont l'agriculture et le jardinage, a-t-il dit.
Le ministre a, d’autre part, relevé que les années dures marquées par l'insécurité avaient imposé l'adoption d'une rééducation en milieu fermé pour les détenus, et qu'aujourd'hui, alors que la situation est différente, il est possible d’adopter de meilleurs moyens pour mieux intégrer les détenus.
"Il est de notre devoir d'assurer les meilleures conditions au détenu durant toute la durée de son incarcération et de l'aider à mieux se réintégrer dans la société à sa libération", a précisé le ministre.
Par ailleurs, et lors de l’inauguration du tribunal du quartier "El-Othmania", le ministre a fait savoir qu'une réflexion a été engagée sur la manière d’alléger aux citoyens et aux instances judiciaires la procédure de délivrance du certificat de nationalité et de l’extrait du casier judiciaire, soulignant que bientôt seront déterminés les cas où l’administration publique peut demander ces deux documents.
M. Zeghmati a ajouté qu'au moment où le pays a fait des avancées considérables dans la numérisation, de nombreuses administrations "exagèrent" en exigeant le certificat de nationalité et l'extrait du casier judiciaire dans des dossiers administratifs, même lorsque ces documents ont déjà été fournis pour la délivrance du passeport et de la carte biométrique.
En visitant les salles du tribunal, le ministre a insisté auprès des agents, sur la prise en charge adéquate des sollicitations des citoyens et de leurs préoccupations, car, le tribunal est "un lieu public, et au service du citoyen avant tout", a-t-il dit, ajoutant : "nous sommes à même de relever le défi et d’améliorer le service".
M. Zeghmati a également inspecté le siège du tribunal d’Oran au centre-ville et le tribunal de Felaoucen (ex cité Djamel-Eddine) et a pris connaissance des conditions de travail dans ces deux structures judiciaires.
Le ministre de la justice, Garde des sceaux poursuit sa visite dans la wilaya d’Oran par l’inspection, dans l’après-midi, des sièges de la Cour d’Oran et le tribunal d’Es-Sénia. APS