Le procès en appel de l'homme d'affaires Ali Haddad s'est poursuivi lundi à la Cour d’Alger, par l’audition des accusés.
Après avoir auditionné l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, le juge de siège a auditionné également l’autre ancien Premier ministre Abdelamalek Sellal, condamné à une peine de 12 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 1 million de dinars pour octroi d’indus privilèges, abus de fonction et dilapidation de deniers publics.
Répondant aux questions du juge, Abdelamalek Sellal qui a réitéré les déclarations qu'il avait faites devant le tribunal de première instance a nié en bloc les faits qui lui sont reprochés, justifiant ceci par sa qualité de Premier ministre qui "appliquait le programme de l'ex-Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, un programme cautionné par le Parlement", a-t-il dit.
Sellal a ajouté qu’il ne relevait pas de ses prérogatives en tant que Premier ministre de suivre les projets et qu'il n’intervenait pas dans la gestion des marchés publics, précisant que les décisions du Conseil des Participations de l'Etat (CPE) étaient prises en présence des ministères régaliens.
Par ailleurs, l'accusé Sellal a évoqué la question du financement occulte de campagne électorale dans laquelle il est accusé dans une autre affaire, expliquant que lorsqu'il avait été chargé de diriger la campagne électorale en faveur du candidat Bouteflika à la Présidentielle d'avril 2019, il n’était responsable que de "l'aspect organisationnel" tandis que le volet financier, a-t-il dit, était à la charge du membre du Conseil de la nation, Hamoud Chaid, décédé cette année." Le juge de siège auditionnera les autres accusés dans cette affaire, outre le principal accusé Ali Haddad, l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal et d'autres anciens ministres à savoir Amar Ghoul, Amara Benyounes, Boudjemaa Talai, Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda, Abdelkader Kadi et Abdelghani Zaalane, pour les chefs d'accusation de "dilapidation de deniers publics, octroi d'indus avantages et abus de fonction".
Actuellement en détention à l'établissement pénitentiaire de Tazoult (Batna), l'ancien chef du FCE Ali Haddad avait été condamné, en première instance, à une peine de 18 ans de prison ferme assortie d'une amende de 8 millions de dinars, avec confiscation de tous ces biens.
Il est poursuivi pour plusieurs chefs d'inculpation, dont obtention de privilèges immobiliers et bancaires et de marchés publics en violation de la législation en vigueur. APS