Compte tenu de ses nombreuses défaillances, dont celle de son incapacité à générer de la richesse et à en assurer une juste répartition, le modèle d’administration qui s’est imposé au cours des décennies passées, ne devrait plus continuer à exister.
Pour l’analyste en économie, Mahmoud Kouabi, cette situation a fait que l’Algérie est restée trop longtemps en marge des transformations dans le domaine de la chose publique et du management.
S’exprimant, mardi, à l’émission L’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne, celui-ci appelle à l’institution de nouvelles procédures mettant en avant les principes d’efficacité et d’efficience qui, dit-il, n’ont pu être appliqués, des suites de résistances et de rigidités, faisant échouer toutes les réformes.
L’intervenant est catégorique : il faut tout changer, notamment le modèle économique antérieur, basé principalement sur la rente pétrolière, amenant l’économie à fonctionner en vase clos, en dehors des principes de compétitivité et de concurrence établie sur le marché mondial.
Il rappelle, à ce propos, qu’une large partie des investissements publics étaient détournée au profit d’individus ou d’entreprises douteuses, par le biais de la commande publique ou sous forme de subventions, qu’il évalue à quelque 17 milliards de dollars. À ces « facilités », il ajoute celles des exonérations fiscales, lesquelles, indique-t-il, ont « énormément coûté au budget de l’État et qui, en définitive, n’a fourni “ aucune contrepartie ” de la part de ceux qui en ont bénéficié.
Mais pour autant, observe M. Kouabi, il faut que l’État, dans cette période transitoire, continu à consentir des aides au profit de certains secteurs, à l’exemple de celui du BTPH, “ pour sauver l’emploi ”, mais également maintenir en activité l’ensemble des outils de production.
Cet ensemble de moyens, souligne-t-il, ne devrait pas être la finalité. Pour lui, c’est une solution provisoire destinée à accompagner les entreprises viables à passer un cap pour leur permettre d’aller à la conquête de marchés en faisant notamment jouant la compétitivité et les prix.
Il estime que l’Algérie doit, désormais, s’en tenir aux fondamentaux régissant l’activité économique mondiale. “ On ne peut, déclare-t-il, opérer autrement ”.