La campagne d'explication et de sensibilisation sur le projet de révision de la Constitution s'achève demain mercredi à minuit après trois semaines marquées par une intense activité pour mobiliser les foules.
Dès mercredi minuit, la période de réserve va commencer et toute activité de campagne doit cesser conformément aux dispositions de la loi organique numéro 16-10 du 25 août 2016 relative au régime électoral.
L'article 174 de cette loi stipule que "nul ne peut, par quelque moyen et sous quelle que forme que ce soit, faire campagne, en dehors de la période prévue à l'article 173" .
En effet, selon cet article, "la campagne électorale est déclarée ouverte, vingt-cinq (25) jours avant la date du scrutin. Elle s'achève trois (3) jours avant la date du scrutin".
Le silence sera ainsi imposé à tous les animateurs de la campagne qui ont sillonné le pays et multiplié les actions pour inciter les Algériens, notamment les jeunes à utiliser leur droit de vote.
Durant trois semaines, chefs de partis politiques, acteurs de la société civile, responsables d'organisations patronales ou syndicales, membres du gouvernement, députés et personnalités politiques ont déployé différents modes d'actions: rassemblements, meetings et rencontres de sensibilisation, pour exhorter les Algériens à voter en faveur de la nouvelle Constitution.
Massivement présents sur le terrain, de nombreux partis politiques dont le Front national pour la justice sociale (FNJS), le Front de libération nationale (FLN), le Front national des libertés (FNL), le parti El-Karama , le parti Tajamoue Amal El Djazair (TAJ), le Rassemblement national démocratique (RND), le mouvement "El Islah" ou encore "El Bina" ont tous appelé les citoyens à participer au vote le 1er novembre prochain pour jeter les bases de l'Algérie nouvelle.
Des membres de l'exécutif dont les ministres de l'Energie, du Commerce, de la Jeunesse et des Sports, de la Solidarité nationale, de la Communication, de la Famille et de la Condition de la femme et des Affaires religieuses se sont impliqués activement dans la campagne.
Mardi, c'est le chef de l'exécutif, Abdelaziz Djerad, qui va organiser dans l'après-midi une rencontre à l'université Houari-Boumédiène à Bab-Ezzouar (Alger) dans le cadre de cette campagne référendaire.
Dimanche dernier, M.Djerad a estimé que le référendum sur la révision de la Constitution est une "réponse aux revendications exprimées par le Hirak populaire authentique en faveur de l’application des articles 7 et 8 de la Constitution qui stipulent que +le peuple est la source de tout pouvoir+ et que +la souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple+".
La société civile largement impliquée De nombreuses autres organisations telles que l'Organisation nationale des enfants des moudjahidine (ONEM), la Coordination nationale des Enfants de Chouhada (CNEC), les Scouts musulmans algériens (SMA), l'Union générale des Travailleurs algériens (UGTA), l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) ont engagé diverses actions pour dynamiser la mobilisation des citoyens en faveur du projet de révision de la Constitution.
Le mouvement associatif a été autorisé, dans son ensemble, à y prendre part à travers l'organisation de meetings et de rencontres destinés à sensibiliser les citoyens sur l'importance de participer massivement à ce scrutin.
Fin septembre, l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a fixé les règles de la compagne et déterminé les parties pouvant l'animer, autorisant ainsi les associations nationales jouissant d'une représentation effective au moins au niveau de 25 wilayas, à participer à l'effort de sensibilisation et d'explication de la nouvelle Constitution voulue par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Le staff gouvernemental, les partis politiques disposant d'un groupe parlementaire au niveau des deux chambres du Parlement ou de 10 sièges entre les deux chambres du parlement ou des sièges au sein des Assemblées populaires locales dans au moins 25 wilayas, et les personnalités politiques ont été également appelés à animer la campagne conformément à l'arrêté de l'ANIE fixant les critères de la campagne daté du 28 septembre 2020.
L'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) a édicté, de son côté, une série de recommandations et de principes régissant la couverture médiatique de la campagne référendaire, applicables aux médias audiovisuels en vue d'assurer une couverture "indépendante, équilibrée" du processus référendaire sur la révision de la Constitution.
Le gendarme de l'audiovisuel en Algérie a tenu des rencontres de coordination avec l'ANIE et organisé une journée pédagogique au profit des journalistes du secteur, animée par le Comité d'experts chargé de la révision constitutionnelle, portant sur la manière de traiter ce rendez-vous sur le plan médiatique.
L'ARAV a rappelé, en outre, l'interdiction de publier tout résultat de sondages en relation directe ou indirecte avec le référendum, menés par des parties inconnues.
Le chantier de la révision de la Constitution constitue l'un des 54 engagements électoraux du chef de l'Etat, portant sur l'instauration d’une nouvelle République répondant aux aspirations du peuple.