Le juriste tunisien spécialiste des affaires sécuritaires Adnan Limam a estimé mercredi que la résolution de la crise libyenne est l'une des solutions pour combattre plus efficacement le terrorisme au Sahel.
S’exprimant sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, le politologue et ancien diplomate tunisien, a fustigé le fait que la communauté internationale ne veut pas que les pays africains évoquent la situation libyenne, alors qu'elle a de "grandes responsabilités" dans la crise sahélienne. Il a signalé que la dégradation de la situation au Sahel a été aggravée par la faillite de cet Etat en 2011.
"Tant que la situation n'est pas réglée en Libye, le problème au niveau du Sahel et du bassin du Lac Tchad ne sera pas résolu", a-t-il affirmé, exhortant la communauté internationale de "prendre ses responsabilités".
Adnan Limam a déploré la "prise en otage" de la Libye par ses voisins, et les ingérences extérieures qui aggravent la situation sur le terrain.
"Les sponsors extérieurs doivent arrêter d'attiser la guerre", a demandé l’expert tunisien. Il a indiqué que l'UA a un "seul agenda" en Libye, l'organisation d'une conférence de paix sur la réconciliation, le démantèlement des milices, la reconstruction d'une armée nationale.
Le Conseil présidentiel: aucun candidat n'a obtenu le nombre de voix requis
Les résultats du vote sur le Conseil présidentiel libyen, qui a débuté mardi à Genève sous l'égide de l'ONU, n'ont donné aucun gagnant, aucun candidat n'ayant pu obtenir le seuil requis de 75 % des voix, a indiqué la Mission d'appui des Nations-Unies en Libye (Manul).
Selon les résultats rendus publics par la Manul, aucun des 24 candidats n'a pu obtenir en effet le seuil requis, à savoir 75 % des voix. Le président du Parlement de Tobrouk, Saleh Aguila, qui a obtenu la majorité des voix en ce qui concerne la région de Barqa n'a pu avoir que 9 voix .
L'actuel président du Haut Conseil d'Etat, Khaled Al-Mechri, qui est arrivé à la tête des candidats de la région de Tripoli, n'a pu obtenir que 8 voix, alors que Abdelmadjid Seif Ennasr, arrivé premier dans la région de Fezane, n'a pu obtenir que 6 voix.
La Manul prévoit, à la lumière de ces résultats, de passer à la deuxième formule prévue par le mécanisme de sélection du Conseil présidentiel, adopté par le Forum de dialogue politique libyen (LPDF), à savoir la formule des listes.
Les membres du FDPL doivent recourir, selon cette formule, à des listes préconstituées, identifiant les candidats au poste de Premier ministre et les candidats pour le Conseil présidentiel.
Selon cette formule, chaque liste est soumise au vote en session élargie, si elle est approuvée par au moins 17 membres du forum (huit de l'Ouest, six de l'Est et trois de le sud).
Sur cette base, un maximum de quatre listes peuvent être soumises pour le scrutin final. Si l'une des listes remporte 60% du total des voix au premier tour, une autorité sera constituée sur cette base.
Et si aucune liste ne franchit ce seuil, les deux listes qui ont remporté le plus de votes passent à un second tour, lors duquel la liste gagnante doit obtenir plus de 50% des voix.
Le vote des membres du LPDF s'est effectué, mardi, conformément aux termes du mécanisme de sélection du Conseil exécutif adopté par le Forum de dialogue.
Le vote sur le Conseil présidentiel, composé de trois membres, se tient au cours d'un nouveau cycle de dialogue politique inter-libyen (du 1 au 5 février) à Genève, sous l'égide des Nations-Unies.
Le Conseil présidentiel aura pour mission de réunifier les institutions de l'Etat libyen et assurer la sécurité jusqu'aux élections du 24 décembre prochain.