Le Maroc poursuit sa politique d'inondation de la région avec les drogues

Le Maroc poursuit sa politique d'inondation de la région Maghrébine avec les drogues, a affirmé l’analyste politique et militant sahraoui Bali Elkanti.

S’exprimant sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, Bala Elkanti a souligné que "malgré l'intensification des combats le long du mur marocain, cela n’a pas empêché les appareils officiels marocains de poursuivre leur politique d'inondation de la région avec les drogues qui constitue une réelle menace pour sa sécurité".

Le militant sahraoui a affirmé, que l'implication de l'armée marocaine dans le trafic de drogue et dans la traite humaine constituaient "une menace directe" pour la paix et la sécurité régionales et internationales, exhortant le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies à exercer une pression sur le Maroc afin de cesser ces pratiques qui attentent à la sécurité de ses voisins et de la région toute entière.

Cette déclaration est intervenue suite, à l'opération menée récemment par les unités de l'Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogues et le crime organisé, qui s'était soldée par la saisie d'une quantité importante de drogues marocaines et d'armes.

Une unité des forces de l'Armée populaire de libération sahraouie relevant de la 1ere région militaire (secteur opérationnel du Doukj libéré), a saisi des quantités importantes de drogue, dans le cadre de la protection des frontières et des territoires sahraouis libérés et la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, a indiqué lundi un communiqué du ministère sahraoui de la Défense.

Selon le communiqué, rapporté par l'Agence de presse sahraouie (SPS), "la quantité saisie est estimée à 200 kg de haschisch traité, provenant du Royaume du Maroc, sachant que les services de renseignement marocains utilisent ce trafic pour financer le crime organisé et les groupes terroristes activant dans les régions du Sahel et du Sahara, en particulier au nord du Mali. Ces quantités de drogue sont écoulées à travers des bases de l'armée marocaine au niveau de la ceinture de la honte, en vue de les introduire en Mauritanie, paye frère, et même sur le territoire malien".

Bali elkanti a indiqué que "l'implication de l'armée marocaine dans le trafic de drogues et la traite d'êtres humains" constituaient "une menace directe à la paix et la sécurité régionales et internationales".

"Le trafic de drogue est devenu, au cours de la dernière décennie, une principale source de financement pour les groupes terroristes et les bandes du crime organisé activant dans la région du Sahel et du Sahara", a-t-il ajouté.

Sidi Mohamed Amar a rappelé, dans ce sens, que le Maroc occupait la première place sur la liste des pays producteurs et exportateurs du cannabis dans le monde selon plusieurs rapports internationaux.

Le militant sahraoui a fustigé "l'ouverture par le Maroc de plusieurs points de passage au niveau de la région d'El Guergarat, au sud du Sahara Occidental, pour faciliter le transit de marchandises prohibées y compris la drogue", notant que des centaines de camions et de véhicules traversent quotidiennement cette zone tampon vers les frontières mauritaniennes et au-delà, ce qui constitue une violation directe de l'accord de cessez-le-feu et de la convention militaire N 1.

Il a affirmé, à ce propos, que 'la RASD, partant de ses engagements en tant qu'Etat membre de l'Union africaine (UA), œuvrait au renforcement des opérations de lutte contre le trafic de drogues, à travers l'ensemble des territoires sahraouis libérés, et à la consolidation de la coopération avec les pays voisins.

"Nous exhortons le Conseil de sécurité à faire pression sur le Maroc pour l'amener à assumer ses responsabilités régionale et internationale, et à cesser ces actes déstabilisants et menaçants pour la sécurité et la stabilité des pays voisins et de la région tout entière".

L’inspiration du "modèle sioniste" pour autoriser le cannabis

De nombreuses voix s’élèvent au Maroc pour que le royaume chérifien s’inspire du modèle de l’entité sioniste, pour autoriser la consommation du cannabis sous couvert des fins thérapeutiques.

Après des décennies que la culture de la feuille de cannabis dessine les paysages du nord du Maroc, le débat se fait plus vif au Maroc où cette culture reste illégale, mais elle fait vivre des familles entières et se transmet de génération en génération.

Le journal Al Ahdath Al Maghribia assure même qu’il s’agit de la seule culture réellement adaptée au sol de ces régions chez l’un des premiers producteurs mondiaux. Les cultures de cannabis s’étendent sur 50 000 hectares et le Maroc bénéficie d’"un savoir-faire ancestral".

En matière de cannabis, le magazine indépendant TelQuel suggère au gouvernement de “s’inspirer du modèle israélien”.L'entité sioniste a en effet autorisé le cannabis à des fins thérapeutiques depuis 2006.

L’hebdomadaire évalue les gains à 100 milliards de dirhams (soit près de 10 milliards d’euros). Depuis quelques années, l’idée fait son chemin au Maroc, mais le pays n’a jamais sauté le pas. “Des tâtonnements encore insuffisants, alors que le marché mondial est en pleine expansion”, souligne TelQuel.

Chez l’entité sioniste, l’exploitation du cannabis rapporte 1 milliard de shekels (plus de 2,5 millions d’euros), 60 000 Israéliens bénéficient de traitements à base de cannabis et quelque 150 entreprises opèrent dans le domaine. Une manne à laquelle aspire une partie des Marocains. Entre 90 000 et 140 000 familles vivent déjà du kif, selon l’organisation Prohibition Partners citée par TelQuel.

Monde, Afrique, Mauritanie, Maroc, Sahara occidental