La quantité de gaz qui devrait être réinjecter dans les gisements, notamment à Hassi Mesaoud et Hassi R’mel pour augmenter la pression, a été réduite et dirigée vers l’exportation, indique le Professeur Mourad Preure, expert international en pétrole, qui était mardi matin, l’invité de la redaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.
«C’est inacceptable. Non seulement on n'a pas investi, mais également on a malmené nos gisements », dit-il en précisant que le pétrole est une industrie à long terme et que nos installations ont souffert. «Nous subissons actuellement les conséquences de ce que nous n’avons pas fait, il y a 15 ans. c’est un effet mécanique», ajoute t-il.
Selon lui, voir aujourd’hui certains gisements déclinés est tout à fait normal. Cependant, dit-il, cela ne veut pas dire que ce déclin est irréversible. Sonatrach est entrain de faire des études pour mieux comprendre la situation et l’état actuelle du gisement de Hassi Messaoud et apporter les remèdes. « Il y a, donc, un effort et une action pour soigner ce gisement qui a beaucoup souffert », indique t-il.
L’invité évoque aussi le problème de la consommation énergétique qui a explosé carrément ces dernières années et menace sérieusement les exportations. « On consomme 46 milliards de mètre cube de gaz annuellement, soit une augmentation de 53 % depuis 2009, c’est excessif », dit-il.
Pour Mourad Preure, l’Algérie doit diversifier ses ressources énergétiques. Il faut que Sontrach s’oriente pour être le grand leader dans la transition énergétique, indique t-il, parce que la véritable force de l’Algérie, précise l’invité, c’est son ensoleillement, qui est exceptionnel 3500 heures par ans sur 86 % du territoire national.
Il estime que l’Algérie a les moyens de s’imposer, dans les 20 prochaines années, comme un leader de la transition énergétique.