Le président de l’association des familles des prisonniers et disparus sahraouis, Abdeslam Omar Lahcen, a affirmé mercredi que le Maroc a installé 140 mille nouveaux colons dans les terres sahraouies occupées, après l’installation de 200 000 à 300 000 Marocains en plus des 100 000 à 150 000 militaires, avec comme conséquence la "minorisation" des Sahraouis.
S’exprimant sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, Abdeslam Omar déplore les plans du royaume chérifien qui contenu à entreprendre une politique de colonisation s’inspirant du modèle de l’entité sioniste, en envoyant de nombreux colons résider au Sahara occidental.
Les colons marocains se sont surtout installés dans les principales villes sahraouies occupées, notamment à Laâyoune et à Dakhla, mais également dans de plus petites agglomérations comme Es-Semara et Boujdour. Dans certaines villes sahraouis occupées comme Laâyoune, les Sahraouis occupent les quartiers les plus modestes et particulièrement surveillés qui sont devenus des sortes de ghettos. Il faut admettre que l’immigration marocaine a modifié considérablement depuis 1975 la composition de la population du Sahara occidental.
De plus, Abdeslam Omar souligne l’importance du recours introduit par le Front Polisario contre l'accord agricole conclu entre l'Union européenne et le Maroc pour stopper le "pillage des ressources naturelles" du territoire occupé. Les travaux de la première audience e la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), dans l'affaire enregistrée sous le n (T-279/19) ont débuté mardi matin. Une autre audience est prévue ce mercredi devant la CJUE qui, "devrait rendre son délibéré fin juin ou début juillet prochain.
L’activiste sahraoui a dénoncé l’exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental par Rabat, et le pillage des ressources de ce territoire colonisé au regard du droit international.
Abdeslam Omar a indiqué que le pillage a touché plusieurs ressources minières comme le phosphate, énergie éolienne et solaire, blocs de prospection pétrolière et gazière offshore… Le riche Sahara occidental aiguise "les appétits" de l’occupent.
Par ailleurs, le président de l’association des familles des prisonniers et disparus sahraouis a fait état d’un « rapport accablant » sur « la gravité de la situation et particulièrement celle des activistes et défenseurs des droits de l’homme », ajoutant le refus du Maroc d’assumer sa responsabilité pour le crime perpétré sur les enfants sahraouis et dévoiler les lieux de tous les Sahraouis victimes de disparition forcée depuis l’invasion marocaine sur le territoire du Sahara Occidental en 1975 comme arme de guerre, accuse le président de l’Association des disparus sahraouis.
Le Maroc a toujours refusé de faire la lumière sur les camps de détention des Sahraouis, a-t-il indiqué mercredi sur les ondes de la radio chaine 3, ajoutant que « sous la pression de l’opinion internationale, le royaume a cédé pour dévoiler certaines exactions », estimant que « le taux des disparitions est le plus grand à travers le monde ».
Omar Abdeslam déplore qu’il y a plus 4500 cas de disparus desquels pas moins 500 détenus sont encore disparus. Il rappela que l’approche menée par les forces d’occupation a été de nier l’existence de ces disparus jusqu’en 1992. Et jusqu’au cessez-le-feu, le Maroc n’a libéré que 300 individus. Il a exprimé sa préoccupation "face à l'exacerbation de la souffrance du peuple sahraoui" suite à la violation par le Maroc de l'accord de cessez-le-feu, le 13 novembre 2020.