"Retrouve-moi au mont Waq Waq", ou l'épopée fantastique d’une femme éprise de liberté

La pièce de théâtre "Rejoins-moi au mont Waq Waq", une épopée sur le parcours atypique d’une femme éprise de liberté, contrainte d’affronter l’adversité d’une vie dominée par les hommes, a été présentée vendredi à Alger devant un public astreint au strict respect des mesures d’hygiène sanitaire.

Accueilli à la salle Ibn Zeydoune de l’Office Riadh El Feth, le spectacle, inspiré du conte fantastique, "Les aventures de Sindibad" de Hassen El Basri, a été mis en scène par Adila Bendimered sur un texte qu’elle a coécrit avec Tarik Bouarrara, tous deux incarnant les rôles principaux de la pièce, soutenus par le musicien virtuose Aboubakr Maatallah, qui a également eu à leur donner quelques répliques verbales.

Dans un spectacle-aventure, initialement destiné aux prestations de rue, ouvert sur le théâtre, la chorégraphie, ainsi que la musique et le chant, l’histoire met en scène une femme en perpétuelle quête de liberté, de droit à s’émanciper, de justice, d’amour et d’humanisme, découvrant alors que le mont Waq Waq est l’endroit idéal où commence la vie d’une durée de 65 mn, le spectacle déroule dans une forme fantastique, l’histoire d’une femme emprisonnée par ses oncles après avoir été dépossédée de l’héritage que lui a laissé son père qui, de son vivant, lui a prodigué tous les enseignements nécessaires pour affronter la vie.

Déjouant les desseins de ses oncles qui comptaient la marier de force à l’un de ses cousins, elle réussi à s’enfuir et à embarquer dans le bateau d’un capitaine qui l’adoptera et lui apprendra le métier de matelot et comment affronter les dangers des hautes mers.

Dans un spectacle vivant et plein de rebondissements, l’héroïne réussira, par son intelligence et son savoir être acquis à vaincre l’adversité et survivre à une succession de calamités, naufrage, proie à une communauté d’anthropophages, abandon en pleine mer après avoir commis une série d’actes de piraterie, dangers encourus face au monstre des ténèbres, entre autre.

Se retrouvant après avoir été séparés par les évènements, les deux personnages principaux (sans noms), brillamment incarnés par Adila Bendimered et Tarik Bouarrara se retrouvent enfin à djbel Waq Waq lors de la fête de la sagesse.

Dans un rythme ascendant et soutenu, les deux comédiens, incarnant plusieurs rôles, en plus de la narration, ont bien porté la densité du texte à travers des échanges intenses, occupant tous les espaces de la scène dans des situations où le maniement d’accessoires a souvent été suggéré avec une gestuelle précise et juste qui s’est étalée par moment sur de belles chorégraphies, œuvre de Samir Haddad.

La scénographie, signée Feriel Gasmi Issiakhem, faite de pantalons blancs et fins sur lesquels l’éclairage judicieux de Mokhtar Mouffok a eu de l’effet, et d’un décor fonctionnel qui a consisté en une proue de bateau et une embarcation amovibles, a réussi la mise en scène d’un environnement adéquat à l’évolution des personnages aux caractères accomplis par des accoutrements savamment conçus, renvoyant à l’aventure et au genre fantastique.

Livrée en temps réel, la musique, véritable élément dramaturgique, a été rendue par le génie créatif d’Aboubakr Maatallah présent sur scène et accompagnant à la guitare, l’esprit de chaque situation avec des arpèges, des mélodies narratives, ou des rythmes pour illustrer les conflits, au plaisir d’un public composé de familles qui a longtemps applaudi les artistes.

Le spectacle conçu dans une forme fantastique aux contours comiques, interroge dans ses contenus sur plusieurs sujets de société, à l’instar de la condition de la femme et celle de l’artiste, contraints à arracher leurs droits respectifs.

Conçu et produit par Adila Bendimered, le spectacle "Rejoins-moi au mont Waq Waq", est reconduit samedi pour une deuxième représentation, au même lieu et aux mêmes horaires.

APS

 

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