La Moudjahida Annie Steiner, militante de la cause algérienne durant la guerre de libération nationale, est décédée mercredi soir à Alger à l'âge de 93 ans, a-t-on appris jeudi auprès de ses proches.
Elle sera inhumée ce jeudi en début d'après-midi au cimetière d'El Alia à Alger.
Née en 1928 à Hadjout (ex-Marengo), Annie Steiner s`est engagée en faveur de la cause nationale au lendemain du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954 après avoir constaté l`oppression et l`injustice du colonialisme français envers le peuple algérien.
En tant qu'Algérienne de souche européenne, elle a pu poursuivre des études à l'université. Diplômée en 1949, elle travaille dans les centres sociaux algériens, créés par Germaine Tillion (figure de la résistance et ethnologue anticolonialiste) avec pour mission de soigner et d’alphabétiser la population. C'est là où elle se rend compte de "l'oppression et de l'injustice du colonialisme français envers le peuple algérien", avait-t-elle confié.
N'acceptant pas le système colonial réduisant la majorité à la misère et à l'exploitation, Anne Steiner, une révolutionnaire qui place les valeurs de liberté et de justice au-dessus de tout, a ainsi adhéré au Front de Libération nationale (FLN).
L'engagement de cette Moudjahida pour la Révolution, dès son jeune âge, lui a couté d'être abandonnée par des proches, notamment son mari parti en emmenant avec leurs deux enfants. Mais, pour elle, "l’Algérie valait bien plus que tous ces sacrifices !".
Arrêtée en 1956 pour "activités subversives", entendre pour engagement en faveur de l'indépendance algérienne, elle sera condamnée à six reprises et incarcérée dans la sinistre prison de Barberousse (Serkadji), sur les hauteurs d’Alger, et au pénitencier d'El Harrach, où elle subira toutes les pressions, intimidations et tortures psychologiques et physiques des autorités coloniales.
Au lendemain de l’indépendance, elle contribuera, au sein d'une poignée de cadres algériens, à la réorganisation de la nouvelle administration après le départ de l'encadrement français.
Haut fonctionnaire au secrétariat général du gouvernement, elle contribuera, jusqu’à sa retraite en 1990, à la formation de dizaines de cadres de la Fonction publique algérienne.