L’Algérie a fait, incontestablement, des efforts monstres dans le domaine de l’eau, au cours de ces 20 dernières années, avec des investissements de 60 milliards à travers la construction des barrages, le dessalement et l’épuration des eaux. « L’Algérie est donné comme un exemple mondial en la matière », reconnait l’expert international en hydraulique, M. Ahmed Kateb qui regrette, par ailleurs, « l’absence d’investissement sur l’humain ».
Intervenant dans l’émission L’Invité de la rédaction de la radio Chaine 3, M. Kateb estime que le citoyen ignore les coûts des investissements de l’Etat dans ce domaine et les dépenses dans l’acheminement de l’eau jusqu’à son robinet. D’après lui, il est urgent de lancer des campagnes de sensibilisation pour expliquer l’enjeu de la lutte contre le gaspillage.
« En Algérie, dit-il, nous avons de bonnes pratiques à généraliser à travers un système de communication » ciblant les 8 millions d’élèves dans le secteur de l’éducation, les fidèles à travers les mosquées et le réseau des associations.
Toujours dans le cadre de cette sensibilisation, l’expert propose de « mettre sur la facture le prix subventionner en vert et le prix réel en rouge qui est deux fois supérieur », de telle sorte à lui prendre conscience du prix de revient de cette ressource.
Il cite, à ce propos, l’exemple de l’eau produite par la station de dessalement d’eau de mer dont le prix de revient est de 120 DA/Mᵌ à l’achat et d’environs 170 DA/Mᵌ à la livraison alors que le consommateur le paye à 8 DA seulement.
Au sujet de la tarification, l’intervenant plaide en faveur de la révision de la grille tarifaire. Dans le respect des standards internationaux, il faut, recommande-t-il, adopter un tarif social en accordant gratuitement les 9M3 par trimestre à chaque citoyen. Ensuite multiplier les prix par 5 ou 10 pour les consommations au-delà de 30 Mᵌ de telle sorte à garantir l’équité et mettre à contribution les grands consommateurs.
Rappelant que l’Agriculture consomme 70% de la ressource hydrique, l’invité de la Chaine 3 plaide en faveur d’une stratégie globale pour la rationalisation de la consommation dans ce secteur. Selon lui, avec la formation et le soutien des agriculteurs à l’installation de systèmes d’irrigation plus rationnels, « nous pouvons diviser par 5 la consommation » dans ce secteur.