Mohamed-Moncef Bouderba, président de l’Association des céramistes algériens, appelle à la mise en place d’un fonds de compensation pour les entreprises impactées par la pandémie de Covid19, dans le projet de loi de finances complémentaire de 2021. Il était, ce dimanche matin, l’invité de la rédaction de la Chaine 3, de la Radio Algérienne.
Le président de cette organisation patronale estime que l’impact de la crise sanitaire n’est pas le même d’un secteur d’activité à un autre. Selon lui, dans certains cas, la Covid 19 a constitué une impulsion positive. « La pandémie de Covid 19 a fouété certains secteurs notamment l’industrie pharmaceutique qui a fait un bond important sur le plan des investissements. Le secteur des hydrocarbures également profite d’une embéllie des prix du pétrole. Ça donne à l’Algérie une ouverture intéressante pour des investissements et surtout pour le transfert de technologie. Cela peut également donner à l’Algérie une aisance financière pour pouvoir souffler sur le plan social, couvrir les déficits et s’inscrire dans un véritable plan de relance de l’économie.»
D’autres secteurs ont eux subi la pandémie de plein fouet. Mohamed-Moncef Bouderba affirme que « les céramistes ont perdu 60% de leur chiffre d’affaires durant la crise sanitaire ». Le président de l’Association des céramistes algériens estime que « le secteur du batiment a souffert cruellement de cette pandémie de Covid 19 pour des raisons techniques : on ne pouvait pas transporter la marchandise, nos employés n’avaient pas accès à nos unités de production… Nous avons été pénalisés sur le plan pratique. »
Une timide reprise
« A partir de juin 2020, le gouvernement a été sensible à nos messages et nous a permis de reprendre notre activité et de tenir nos engagements par rapport à nos employés et au marché algérien.» Pour autant, Mohamed-Moncef Bouderba appelle le gouvernement à soutenir le secteur du BTPH. « Ce qui nous préoccupe actuellement c’est la relance de l’habitat social et promotionnel. Le logement promotionnel a continué à fonctionner durant la crise sanitaire, c’est d’ailleurs ce qui nous a permis de rester en vie, mais il faut que le gouvernement relance les grands projets de logements initiés en 2018 et 2019.» Le président de l’Association des céramistes algériens insiste : « il faut que le gouvernement relance le batiment car, comme le dis si bien l’adage, quand le batiment va, tout va.»
Le patronat attends beaucoup du projet de loi de fiances complémentaire de 2021 (PLFC), présenté, la semaine dernière, en réunion du gouvernement. Pour le président de l’Association des céramistes algériens, « un fonds de compensation viendrait combler le déficit des entreprises frappées lourdement par la crise sanitaire du Covid19, sur les plans financier, social, des investissements et des projections sur 2022.» Il propose que les modalités, les techniques d’application et les montants alloués à ce type d’opération de soutient à l’économie algérienne « soient discutés et négociés entre patronat, syndicat et gouvernement dans le cadre d’une tripartite pour défendre les intérêts e tous les protagonistes.»
Donner la priorité au budget d’équipement
Le PLFC prévoit une importante hausse du budget de fonctionnement et une augmentation moindre du budget d’équipement. Mohamed-Moncef Bouderba estime tout a fait indiqué de parer à l’urgence sociale, mais il aurais souhaité que la plus grande part de cette compensation revienne aux investissement productifs et non pas au budget de fonctionnement. « Ça aurait été un message fort de nos gouvernants, d’abord de rupture avec les anciennes méthodes, mais en même temps, un signal pour dire que l’Algérie se dirige vers plus d’efficacité économique, car en définitif, lorsqu’on cré des emplois et de la richesse, c’est le gouvernement qui est gagnant à travers la fiscalité induite », commente le chef d’entreprise.
Identifier les secteurs porteurs et prioritaires
Mohamed-Moncef Bouderba appelle le patronat à s’unir et à se mobiliser pour être plus audible. « C’est bien de donner des avantages aux startup et aux énergies renouvelables, mais il faut aussi accorder des avantages aux secteurs qui ont donné des résultats, qui exportent et qui offrent de bons retours sur investissement », souligne le président de l’Association des céramistes algériens, qui plaide pour son secteur d’activité. Selon lui, «il y a des opérations d’exportation qui sont lancées vers l’Afrique et surtout, vers le Moyen-Orient qui offre un grand potentiel pour la céramique algérienne. Nous pouvons tabler sur 500 ou 600 millions de dollars d’exportations d’ici la fin 2021. »