Le Parlement européen a adopté jeudi à une large majorité une résolution dans laquelle il a rejeté l'utilisation par le Royaume du le Maroc de mineurs non accompagnés, comme moyen de pression sur l'Espagne suite à l'hospitalisation en Espagne du président sahraoui, Brahim Ghali en avril dernier.
Le décompte final du vote a fait ressortir 397 voix pour et 85 contre 196 abstentions. Le Parlement européen "rejette l’utilisation par le Maroc des mineurs non accompagnés, comme moyen de pression politique sur un Etat membre de l’Union, déplore en particulier que des enfants, des mineurs non accompagnés et des familles aient franchi massivement la frontière entre le Maroc et la ville espagnole de Ceuta, mettant ainsi leur vie et leur sécurité clairement en péril", souligne le texte de la résolution.
Le parlement européen considère que "la crise a été déclenchée par le Maroc en raison d’une crise politique et diplomatique après que le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, atteint par le coronavirus, a été admis dans un hôpital espagnol pour raisons humanitaires".
Il rappelle que "le ministre marocain des affaires étrangères a reconnu que l’entrée massive de milliers de personnes, dont des enfants, découlait directement du fait que le chef du Front Polisario avait été accueilli en Espagne, que, dans une déclaration officielle publiée ultérieurement, les autorités marocaines ont indiqué comme raison réelle la position jugée ambiguë de l'Espagne sur le Sahara occidental".
D'autre part, le parlement "rappelle que la protection et la sécurité de Ceuta concernent l'ensemble de l'Union européenne car la ville autonome fait partie de ses frontières extérieures". Il "s’affirme pleinement solidaire des citoyens de Ceuta et salue la réponse efficace et professionnelle de l'armée et des organes de sécurité espagnols dans la ville autonome, ainsi que celle des ONG et des habitants, qui ont su gérer la crise et sauver de nombreuses vies".
La résolution "réaffirme la position consolidée de l'Union sur le Sahara occidental, fondée sur le plein respect du droit international, des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et du processus politique conduit par les Nations unies pour parvenir à une solution négociée juste, durable, pacifique et acceptable par les deux parties".
Elle réaffirme également " l'inviolabilité des frontières nationales des Etats membres de l'Union et insiste sur le fait que le respect de leur intégrité territoriale est non négociable en tant que principe fondamental du droit international et principe de solidarité européenne" et "rappelle que l’atteinte à la souveraineté territoriale des Etats membres ne saurait être tolérée".
Le parlement se dit "convaincu que la coopération future de l'Union avec les pays du sud de la Méditerranée devrait se fonder sur l’objectif à long terme qui consiste à s’attaquer aux causes profondes de la migration illégale en renforçant le développement économique et les investissements, en créant de nouvelles possibilités d’emploi et en promouvant une éducation de qualité pour tous les enfants de la région".
Au mois de mai dernier, plusieurs milliers de migrants ont franchi la frontière après un relâchement du contrôle du côté marocain, ce qui n'a pas manqué de faire réagir les autorités espagnoles qui ont critiqué l'attitude des autorités marocaines.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez avait qualifié ces évènements de "grave crise pour l'Espagne et aussi pour l'Europe".