Des voleurs de bétail armés ont tué 53 personnes dans six villages de l'Etat de Zamfara dans le Nord-Ouest du Nigeria, ont indiqué samedi la police et des habitants.
Des dizaines d'hommes armés arrivés sur des motos ont envahi les villages de Kadawa, Kwata, Maduba, Ganda Samu, Saulawa et Askawa dans le district de Zurmi district, avant de tuer leurs habitants.
Ils ont attaqué les victimes qui travaillaient dans leurs fermes avant de se lancer à la poursuite de ceux qui tentaient de s'échapper.
Le porte-parole de la police de Zamfara Mohammed Shehu a déclaré que quatorze corps avaient été emmenés dans la capitale de l'Etat de Zamfara.
"Des policiers ont été déployés dans cette zone après les attaques", a ajouté le porte-parole.
"Nous avons évacué 14 dépouilles et nous les avons conduites jusqu'à Gusau vendredi soir où elles ont été inhumées au cimetière d'Unguwar Gwaza", a ajouté le porte-parole.
Des habitants ont indiqué de leur côté que 39 autres cadavres avaient été inhumés dans la ville voisine de Dauran.
"Nous avons retrouvé 28 corps hier et 11 autres ce matin dans les villages avant de les enterrer ici", a déclaré un habitant de Dauran, Haruna Abdulkarim.
"C'était dangereux d'organiser des funérailles à cause des bandits qui se cachent dans la forêt de Zurmi et qui auraient pu revenir pour attaquer les funérailles", a déclaré un autre habitant, Musa Arzika, qui a fait état du même bilan de victimes.
Les villages situés dans la région de Zurmi sont régulièrement ciblés par des bandes criminelles pouvant rassembler des centaines de bandits.
Ces violences ont poussé les habitants à manifester leur mécontentement et à bloquer le principal axe routier local la semaine dernière, appelant les autorités à faire cesser les attaques.
Le Nord-Ouest et le Centre du Nigeria ont été le théâtre au cours des dernières années d'attaques menées par des gangs de voleurs de bétail et des kidnappeurs qui mènent des raids dans des villages, tuent et enlèvent des habitants, volent le bétail après avoir pillé et incendié leurs maisons.
Des gangs criminels ont récemment réorienté leurs raids contre des écoles, enlevant élèves et étudiants contre rançon.
Plus de 850 élèves ont été enlevés depuis décembre dernier mais la grande majorité d'entre eux ont été libérés après le versement d'une rançon.
Les gangs sont largement motivés par l'appât du gain, sans idéologie particulière, mais les observateurs craignent qu'ils ne soient infiltrés par des terroristes, qui mènent une violente insurrection dans le nord-est du pays depuis 12 ans.
Les opérations militaires et les offres d'amnistie n'ont pas mis un terme à ces attaques.
Le gouverneur de l'Etat de Zamfara, Bello Matawalle, a appelé vendredi les habitants à se défendre eux-mêmes "contre les bandits assassins".
APS