Conférence « Mémoire et souveraineté » : il faut léguer une vraie image de notre mémoire à la jeune génération

« il est impératif de préserver la mémoire algérienne et en léguer la vraie image à la jeune génération », s’étaient accordés à dire les intervenants à la conférence « Mémoire et souveraineté » organisée, dimanche, au Club Aissa Messaoudi de la Radio Algérienne à l’occasion du 59e anniversaire de la double fête de l’Indépendance et de la Jeunesse.

« Vont de pair, la mémoire et souveraineté sont indissociables et constituent une paire très lié car, sans l’enthousiasme du peuple à vouloir protéger sa mémoire nous n’aurions pu restituer notre Souveraineté nationale ni libérer l’Algérie du joug colonial », ont considéré à l’unanimité les animateurs de cette conférence organisée par la Radio Nationale.

Sur cet aspect mémorable, le docteur Djamel Yahia a mis l’accent sur « la différence entre l’histoire et la mémoire », sachant que la mémoire est cette conscience collective et la vie commune. « Notre mémoire, explique-t-il, en tant qu’Algériens est connue partout dans le monde mais seulement une partie distincte t est historiquement racontée ».

L’orateur a précisé que « l’histoire n’est pas jugement mais une série d’événements vécus, manquant toutefois de certaines vérités pour lesquels, doit-on œuvrer, à combler cette mémoire collective qui cimente l’unité des Algériens ».

Ce qui importe, souligne-t-il, au-delà de la célébration des dates mémorielles dont celle de l’Indépendance, « c’est la symbolique » de ces dates fériées transformées jadis de la nakba au sursaut. De là, insiste l'intervenant, il faut savoir "faire de notre histoire et nos héros une image grandiose sans omettre de mettre en exergue les crimes commis".

Le professeur Rachid Belhadj, président de la commission scientifique chargée de la restitution des os de martyrs, estime, quant à lui, qu’« il y a eu une terrible infraction contre les droits humains, peuple et nation, entre 1830-1962 d’où la nécessité de présenter la mémoire aux générations futures sous forme académique moderne ».  

Et comme, dit-il, les jeunes d’aujourd’hui ne lisent pas les livres, il est du devoir des chercheurs de faire bon usage des nouvelles technologies de communication à l’objet de leur donner « la vraie image de notre mémoire ».

Rachid Belhadj n’a pas manqué de rappeler que la commission qu’il dirige a des preuves tangibles qui témoignent de l’abominable et inimaginable cruauté du colonialisme français, citant entre autres exemples, l’existence de restes de squelettes d’Algériens ayant subi des expériences médicales, et sont toujours présents au niveau des instituts de médecines européens.

Pour sa part, le professeur Ahmed Adhimi admet que « la sauvegarde de la mémoire est la responsabilité de tous », nuançant qu’il ne faut pas lier la mémoire au fait de restituer des archives détenues par la France.

Depuis l’Indépendance, appuie-t-il, l’histoire revêt un cachet officiel ayant dénigré des événements et éloigné des personnalités. L’histoire, explique le professeur à la faculté de l’information et de la communication, n’est pas l’apanage d’une période déterminée, appelant qui de droit à libérer le débat ouvert aux étudiants, les journalistes et les intellectuels en matière d’histoire et de mémoire pour permettre de corriger les erreurs faites et les impliquer amplement à l’écriture de l’Histoire d’Algérie.

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