« Les perturbations sur le réseau électrique causées par les incendies donnent la possibilité de rouvrir le dossier pour imaginer des solutions plus économiques et surtout plus avantageuses sur le plan de la sécurité énergétique », estime Boukhalfa Yaïci, directeur général du Cluster énergie solaire, ce mardi matin, dans l’Invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio Algérienne. L’expert plaide pour une réflexion sur les différentes possibilités offertes par les énergies renouvelables en cas de catastrophe.
« Il y a des structures névralgiques qu’il faut absolument sécuriser sur le plan énergétique. Boukhalfa Yaïci préconise de multiplier les sources d’énergies : « il faut les doter du réseau Sonelgaz, d’un groupe électrogène de secours et éventuellement d’installations solaires, lorsque les conditions sont réunies. » Mais l’expert prévient, « la solution qui consiste à multiplier les sources d’énergie n’est pas l’unique voie à explorer, il faut surtout voir comment améliorer l’entretient et la maintenance de ces équipements.»
Selon lui, « la sécurité énergétique, la sécurité sanitaire et la sécurité hydrique doivent êtres intégrées dans une stratégie globale ». L’expert affirme qu’il existe une multitude de solutions proposées et exploitées à travers le monde. Il cite en exemple, « l’utilisation d’installations solaires autonomes lorsqu’il y a ce genre de catastrophe », en faisant référence aux derniers incendies ou encore à la gestion de la pandémie.
« Il y a la possibilité de déployer rapidement des unités solaires mobiles, en quelques heures, pour permettre, par exemple, d’alimenter des hôpitaux de campagne, des forages ou les besoins des populations ». Or, il prévient, ce type de catastrophe sera de plus en plus courant à cause des changements climatiques.
Les énergies renouvelables s’installent « à vitesse d’escargot »
Boukhalfa Yaïci estime qu’il faut créer un environnement favorable au développement des énergies renouvelables. « La politique de l’extension du réseau électrique a toujours été favorisée au détriment des installations autonomes pour alimenter, par exemple, une habitation, une école ou un centre de santé dans des zones isolées.»
Il met en garde contre la consommation excessive du gaz naturel en interne, qui met en péril les quantités exportables. L’expert s’étonne d’une politique énergétique à deux vitesses. D’un côté, les énergies renouvelables qui s’installent « à vitesse d’escargot » et de l’autre, « le déploiement des centrales à gaz de type combiné qui ne s’est jamais arrêté ». L’expert appelle à « une nouvelle politique énergétique qui laisse plus de place au renouvelable et qui réduise la vitesse de déploiement des centrales à cycle combiné pour économiser le gaz ».