Réunion des pays du voisinage libyen: les participants définissent les priorités

La mise en place d'un cadre juridique en prévision des élections générales de décembre prochain, l'éviction des groupes armés étrangers hors du territoire libyen et l'unification de l'institution militaire sont les trois priorités sur lesquelles se sont accordés, lundi, les participants à la réunion des pays du voisinage libyen organisée à Alger.

Lors de son allocution d'ouverture des travaux de la réunion, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra a appelé à multiplier les efforts visant à la mise en place d'institutions libyennes, estimant nécessaire le départ des mercenaires et des combattants étrangers du territoire libyen. 

Il a attiré l'attention sur le risque qui pèse sur toute la région, évoquant des plans par lesquels certaines puissances étrangères cherchent à accroître leur influence en Libye et à faire de ce pays une plate-forme pour redessiner les équilibres internationaux au détriment des intérêts stratégiques de la Libye et de ses voisins.

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye, Jan Kubis qui a mis en avant l'importance du départ des mercenaires et des groupes armés étrangers invitant  les pays du voisinage à s'impliquer dans les efforts déployés en vue d'atteindre cet objectif. 

Le représentant de l'ONU a assuré, néanmoins, que la mise au point d'un cadre juridique en prévision des élections présidentielles et législatives prévues le 24 décembre 2021 devait se faire très rapidement afin d'assurer le succès de ce rendez-vous électoral. 

"Le gouvernement (libyen) a pris les dispositions nécessaires pour la tenue des élections, mais nous avons besoin d'un cadre juridique. Les députés sont actuellement en train de finaliser la loi électorale et il nous reste encore très peu de temps. Je les ai invité à prendre leurs responsabilités et à ne pas perdre de temps", a déclaré Jan Kubis à l'ouverture des travaux de la réunion des pays du voisinage libyen tenue à l'initiative de l'Algérie.

"Le gouvernement d'Union nationale a dégagé le budget nécessaire à la tenue des élections, mais il est important qu’il y ait un cadre juridique le plus tôt possible", a insisté le représentant de l'ONU. Il a estimé, en outre, que la présence d'observateurs étrangers était "importante" pour s'assurer du bon déroulement des élections, invitant les pays voisins de la Libye à désigner eux aussi des observateurs pour superviser l'opération électorale.  

De son côté, la ministre libyenne des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Najla Al-Manqoush, a indiqué que les Libyens ouvraient actuellement à l'unification de l’institution militaire. 

Elle a considéré le retrait des mercenaires étrangers du territoire libyen comme un préalable à la tenue d'élections "honnêtes et libres" ajoutant, à ce propos, que la présence de mercenaires étrangers sur le sol libyen représentait non seulement une menace pour ce pays mais aussi pour toute la région. 

Lors de son intervention, le Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), Bankole Adeoye a appelé à "l'unification des efforts des institutions libyennes, notamment l'armée". Il a également précisé que "toute intervention étrangère devait cesser et ce dans l’intérêt du peuple libyen".

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit a insisté, quant à lui, sur la nécessaire mise en place d'un cadre constitutionnel en prévision des élections de décembre prochain. Il a rappelé, en outre, que la Ligue arabe considérait la sortie des forces étrangères du territoire libyen une "nécessité pour garantir l'indépendance de la Libye".

Il a ajouté, par ailleurs, que "l’unification des institutions libyennes et essentiellement militaire et sécuritaire est une priorité". Les pays du voisinage libyen représentés, lors de cette réunion par de hauts responsables, se sont attardés, par ailleurs, sur l'importance de la résolution de la crise libyenne, considérant que cette crise pouvait avoir un impact sur toute la région. 

Il s'agit également pour ces pays, mais aussi pour les représentants des organisations internationales conviées à la réunion, de poursuivre les actions menées dans le cadre du "Mécanisme des pays voisin de la Libye", initié par l'Algérie en 2014.

APS

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