Le Tribunal criminel de Dar El Beida a rendu son verdict, jeudi, et condamné l'ancien Général-major, Ali Ghediri, à la peine de 4 ans de prison ferme, pour le chef d'inculpation de "participation en temps de paix à une entreprise visant à fragiliser le moral de l'Armée nationale populaire (ANP)".
Outre cette peine, 10 ans de prison ferme ont également été requis à l'encontre de Hocine Guasmi, comparaissant dans la même affaire et poursuivi pour "faux et usage de faux", "usurpation d'identité", "intelligence avec l'étranger" et " fragilisation du moral de l'Armée nationale populaire (ANP)". En sus de la réclusion criminelle, ce dernier sera également privé de «ses droits civiques».
Plus tôt dans la journée, le représentant du parquet avait requis une peine de 7 ans de prison ferme à l’encontre de Ali Ghediri et 20 ans de prison ferme à l'encontre de Hocine Guasmi, arguant de « la gravité » des faits reprochés aux accusés et exprimant son souhait que ces peines « sévères » puissent « servir d'exemples » à l'avenir.
Les avocats de la défense, ayant plaidé « l’acquittement » pour Ali Ghediri lors de leurs plaidoiries, envisagent de faire appel «dés ce jour», ayant considéré notamment « infondés » les faits reprochés à leur client et souligné, dans leurs respectifs plaidoyers, «son sens patriotique et son abnégation» au service du pays durant toute sa carrière militaire au sein de l’ANP.
Tour à tour, le collectif des avocats avait souligné que le délit de «fragilisation du moral de l'ANP» n’est pas «matériellement explicite » dans l’article 75 du Code pénal, Me Miloud Brahimi s’interrogeant « de quelle entreprise, pour laquelle est accusé l’ancien général-major de participation, s’agit-il exactement », et estimant que ce dernier « n’a fait qu’exprimer une opinion concernant la situation prévalant dans le pays ».
Ce qui, relève, pour sa part, Me Zoubida Assoul « est un droit garanti par la Constitution pour tout citoyen et qui ne s’oppose aucunement au fait que A.
Ghediri ait mené une carrière militaire, dés lors qu’il ne fait plus partie de l’institution militaire », se demandant également « en quoi, les écrits du prévenu ont pu causer un quelconque préjudice » à cette dernière.
Allant dans ce sens, Me Mustapha Bouchachi a relevé que le mis en cause « n’a pas enfreint l’obligation de réserve ni divulgué une information d’ordre du secret professionnel », au moment ou certains avocats ont plaidé pour que l’affaire de A.
Ghediri soit « dissociée » de celle du second prévenu, au motif qu’elle a été « sciemment greffée » pour faire inculper l’ancien haut gradé de l’Armée, selon l’argumentaire de Me Assoul.
Le procès de Ali Ghediri, ancien candidat à la présidentielle avortée d’avril 2019 et en détention depuis juin 2019, s’est ouvert mercredi matin dans la même juridiction, et a été entamé par son audition au sujet, notamment, de ses sorties médiatiques, entre 2015 (année de son départ à la retraite) et 2018.