« L’Algérie est le seul pays africain à avoir obtenu la licence CoronaVac », indique le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, à la veille de la sortie des premiers lots du vaccin anti-Covid 19 de l'unité de production du Groupe public Saidal de Constantine.
Invité, lundi, de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne, celui-ci, précise qu' il ne s'agit pas d'un générique. La société chinoise Sinovac a donné son nom au groupe Saidal pour l'utiliser. « L'Algérie fait partie désormais du club des pays producteurs du vaccin anti-Covid. C'est une première, sachant que ce vaccin n'a qu'une année d'existence », a-t-il également fait savoir
Selon lui, les capacités de production de cette unité sont de 320.000 doses par jour sur un shift de 8h, soit huit millions de doses par mois. « Nous avons un plan de charge de production de 65 millions de doses par an, donc, nous pouvons atteindre cette production sans toutefois augmenter les capacités de production ou recourir à d'autres unités de production », explique le ministre.
L'Agence de santé spécialisée de l'UA en visite officielle en Algérie 13 octobre prochain
Cette unité de production, peut arriver à produire 200 millions de doses par an, affirme t-il, assurant que « l'Algérie dispose de toutes les capacités pour pouvoir répondre, à la fois, aux besoins du pays et à ceux d'une grande partie du continent africain».
Dans ce contexte, il a annoncé la visite officielle en Algérie d'une délégation de l'Agence de santé spécialisée de l'Union africaine (Le CDC Afrique), prévue du 13 au 18 octobre prochain, précisant que cette agence africaine dispose de moyens considérables pour acheter le vaccin algérien.
Production du vaccin russe Spoutnik V : les négociations toujours en cours
Assurant ce que le projet avait abouti en moins de 4 mois, le ministre de l'Industrie pharmaceutique a souligné que la production du vaccin au niveau de cette unité permettra à l'Algérie de se substituer à l'importation et de répondre aux plans de vaccination national estimé à près de 65 millions vaccins entre la fin de l'année 2021 et l'année 2022.
Concernant le projet de production du vaccin russe "Spoutnik V" en Algérie, le ministre de l'Industrie pharmaceutique a assuré que les négociations sont "toujours en cours" avec la partie russe, assurant que "le projet n'est pas abandonné".
D’ici la fin de l’année, nous seront de très loin l’un des premiers producteurs de la région
Pour mettre fin au manque d’oxygène dans les hôpitaux, l’invité affirme qu’avec le lancement des deux nouvelles unités d’Arzew et d’Ouargla, d’ici la fin de l’année en cours, l’Algérie augmentera sa production 800 000 litres d’oxygène par jour. « Nous seront donc de très loin l’un des premiers producteurs de la région », ajoute-t-il.
De ce fait, le ministre indique que « nous avons répondu à l’ensemble des défis pour assurer notre souveraineté sanitaire » en précisant que « l ’Algérie se dote au fur à mesure de tous les moyens pour protéger sa population et renforcer sa production nationale et son économie ».
Prés de 60 nouvelles lignes de productions mises en place en 2021
Evoquant la facture d’importation, l’intervenant dit qu’elle a reculé de 300 millions d’euro en 2020 et prés de 500 millions d’euro l’année en cours en précisant que cela n’a pas était fait au détriment de la disponibilité, bien au contraire.
D’ailleurs, argumente t-il, on peut voir les chiffres de la sécurité sociale, le marché du médicament en Algérie ne fait qu’augmenter à travers la multiplication des unités des productions locales. « Prés de 60 nouvelles lignes de productions ont été mises en place cette année en Algérie dont 11 dans le feline finish, l’injectable et le stérile. Ce qui est considérable », estime t-il. « Nous avons pu ainsi, très largement augmenter notre capacité de production et notre dépendance des importations », ajoute le ministre.
Trois médicaments sur quatre sont désormais fabriqués en Algérie
Benbahmed a indiqué que la production nationale de médicaments devra dépasser cette année la valeur de 2,5 milliards d'euros, ce qui permettra, selon lui, de réduire la facture d'importation à près de 1,2 milliard d'euros pour l'année 2021. «Trois médicaments sur quatre sont désormais fabriqués en Algérie. En valeur, cette industrie locale représente 66% et en volume elle a atteint les 76 %", a souligné le ministre de l'Industrie pharmaceutique.
Ainsi, la facture d'importation de médicaments ne dépassera pas les 1,2 milliard d'euros en 2021, en tenant compte des programmes d'autorisations accordés aux opérateurs pharmaceutiques, a-t-il indiqué.
Vers l’installation d'un comité scientifique chargé des médicaments essentiels
Dans ce contexte, M. Benbahmed a annoncé l'installation, début octobre prochain, d'un comité scientifique chargé des médicaments essentiels qui devra prendre en charge la question de l'autorisation de nouvelles molécules en tenant compte de l'intérêt de ces traitements pour l'économie nationale.
«Ce comité est fondamentalement important pour tracer la stratégie nationale de développement de la production nationale » a-t-il conclut.