Diffusée simultanément sur plusieurs chaines, en direct du Centre Culturel Aissa Messaoudi, la Radio Algérienne a organisé, ce lundi matin, une conférence-débat intitulée « l’Algérie, une nation ». Une heure et demi durant, le moudjahid Mohamed Seghir Ben Alem, l’historien et chercheur Saïd Meaouel ainsi que le Dr Mouloud Aouimer de l’Université Alger 2 ont été invités à discuter des fondements culturels et civilisationnels de la nation algérienne. Tous ont plaidé pour rétablir les vérités de l’histoire.
« L’histoire démontre qu’au fil des siècles, l’Algérie a toujours été convoitée pour sa situation géostratégique et ses richesses », relève le moudjahid Mohamed Seghir Ben Alem. C’est ainsi, dit-il, que le peuple algérien a toujours été « un peuple moudjahid », forcé de chasser les envahisseurs et de défendre son intégrité territoriale et identitaire.
Au-delà de ses atouts certains, « l’Algérie a toujours été visée par l’occident pour ses positions politiques fortes », renchérit Saïd Meaouel. L’historien et chercheur cite l’exemple de Massinissa qui, en réaction aux velléités romaines d’asservir les pays du sud de la méditerranée, a exprimé clairement que « l’Afrique appartenait à sa population ». « L’histoire de l’Algérie est faite de plus de 12 siècles de combat », rappelle-t-il.
« C’est une bataille de l’Histoire qu’il faut mener »
Pour le Dr Mouloud Aouimer, il est plus que nécessaire que « l’histoire de l’Algérie soit écrite par les algériens eux-mêmes » et qu’elle soit « affranchie des restes du colonialisme ». Il insiste : « c’est une bataille de l’Histoire qu’il faut mener ».
Selon lui, la vérité doit être rétablie sur cette histoire commune entre l’Algérie et la France, qui jusque là, reste obscurcie par le courant des historiens français pro-colonialisme. « Ce courant s’est éloigné des règles scientifiques applicables aux historiens en faisant l’éloge du colonialisme et en niant les réalités des peuples colonisés », explique-t-il, avant de préciser que « de nos jours, leurs écrits ont été supprimés des programmes d’enseignement en France ».
Les intervenants relèvent que le fait de nier l’histoire de la nation algérienne est une pratique récurrente de la France et de ses dirigeants. L’historien Saïd Meaouel cite l’exemple du général De Gaule, qui a écrit dans ses mémoires, que « l’Algérie n’était pas une nation mais une mosaïque de tribus », alors même qu’il a été contraint par la révolution de s’assoir à la table des négociations face aux algériens et de leur reconnaitre leur indépendance en tant qu’Etat et peuple.
Face au déni de l’histoire et à sa falsification par la France, le moudjahid Mohamed Seghir Ben Alem préconise d’informer la jeunesse algérienne du passé glorieux de l’Algérie. « La Nation Algérienne, au cours de son existence, a conclut plus de 70 accords avec les différents régimes français entre royauté et républiques. Avec qui ont-ils signé si ce n’était pas une nation ? », interpelle le moudjahid, rappelant que « la première convention signée entre l’Algérie et la France date du 12e siècle, autorisant les navires français à circuler en mer méditerranée ».